
La désintermédiation creuse son sillon chez les PME-ETI
Erigé comme l’un des objectifs du projet européen d’Union des marchés de capitaux, le financement par le marché des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et des PME commence à prendre du coffre en France. Selon le quatrième rapport annuel de l’Observatoire du financement des entreprises par le marché remis aux ministres Michel Sapin et Emmanuel Macron, la Bourse et les marchés de prêts ont apporté 4,83 milliards d’euros aux PME et ETI françaises en 2014, contre 2,7 milliards en 2013. «Ce sont les chiffres les plus importants depuis le lancement de l’observatoire en 2009», se félicite son président, Thierry Giami, «preuve que les marchés financent d’avantage l’économie malgré la conjoncture». En comparaison, les nouveaux crédits bancaires accordés aux PME-ETI en 2014 ont représenté un peu plus de 24 milliards d’euros, selon les chiffres de la Banque de France.
La majeure partie de la désintermédiation se fait en Bourse. Les PME-ETI ont levé en 2014 un peu plus de 3 milliards d’euros de capitaux, deux fois plus qu’en 2013. Les opérations dites «primaires», réalisées à l’occasion d’une introduction en Bourse, ont apporté 2,5 milliards (contre 1,3 milliard en 2013), tandis que les placements secondaires, par des entreprises déjà cotées, ont ajouté 550 millions (203 millions en 2013).
Si la moitié des fonds ont été levés par des ETI sur le compartiment B d’Euronext, les treize membres de l’observatoire estiment que les efforts doivent être accrus pour inciter encore plus d’ETI, notamment à capitaux familiaux, à venir se coter en Bourse. «Il faut alléger les pressions normatives. Sur les 574 recommandations à respecter pour entrer sur un marché réglementé, certaines sont totalement inutiles», insiste Caroline Weber, la directrice générale de MiddleNext, l’association qui représente les valeurs moyenne cotées.
A côté de la Bourse, le financement en dette a poursuivi son essor. Pas par les émissions cotées ouvertes au grand public (IBO), dont le compteur reste bloqué à zéro après plusieurs expériences inaugurales malheureuses, mais par les placements privés sous format Euro PP. 41 PME-ETI ont utilisé cet outil de financement en 2014, pour un montant de 1,76 milliard d’euros, soit un peu moins de la moitié du marché (4 milliards d’euros). Les titres ont été émis à un taux moyen de 4,21%, pour une maturité de 6,9 ans.
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