La chute des prix de l’or change le profil des groupes aurifères

Les groupes miniers doivent adapter leur structure de coûts pour résister. Moody’s n’exclut pas des dégradations de note au cas par cas
Olivier Pinaud

La chute de 30% des cours de l’or en 2013 laissait prévoir une reprise cette année des fusions-acquisitions des mines dont l’activité, dans ce domaine, est tombée l’an dernier à son plus bas niveau depuis 2004. Goldcorp n’a pas attendu longtemps pour donner corps à la prédiction. Le groupe canadien, qui dispute la première place mondiale du secteur à Barrick Gold, a annoncé hier un projet d’OPA sur son compatriote Osisko Mining qui exploite une mine au Québec.

Le montant de l’opération s’élève à 2,6 milliards de dollars canadiens, un peu moins de 1,8 milliard d’euros, et offre aux actionnaires d’Osisko une prime de 15%.

Le mouvement devrait être suivi de répliques dans les prochaines semaines. D’un côté, la baisse des prix de l’or a fragilisé les petits acteurs, souvent concentrés sur le développement d’un seul filon, mettant à mal leurs plans de financement. Plusieurs d’entre eux pourraient ainsi se mettre en vente, comme Osisko vient de le faire. De l’autre, les grands producteurs cherchent à augmenter la taille de leurs ressources pour dégager des économies d’échelle et affronter la hausse des coûts directs et indirects. La marge opérationnelle des cinq plus grands producteurs mondiaux (Barrick, Goldcorp, Newmont, Newcrest, Kinross) devrait ainsi être tombée à 48% en 2013 contre 59% en 2012, selon RBC Capital Markets.

Moody’s a récemment estimé à 1.100 dollars le coût de production d’un once d’or ce qui laisse une marge étroite aux mines pour dégager des cash-flows face à un cours tombé à 1.247 dollars hier. L’agence ne prévoit pas de remontée des cours dans l’immédiat, avec une prévision du prix moyen de 1.100 dollars, contre 1.200 dollars auparavant. Selon Credit Suisse, l’once pourrait même tester la barre des 1.000 dollars cette année.

Moody’s attend ainsi de connaître les résultats du dernier trimestre 2013 pour se faire une idée plus précise de la capacité des groupes miniers à tenir tête à la chute des prix grâce aux mesures d’économies déjà annoncées ou à venir. Mais l’agence a déjà prévenu que la baisse attendue du cours de l’or pourrait l’inciter à abaisser la notation des différents acteurs suivis, au cas par cas, suivant la position de liquidité de chacun. Selon RBC, Newmont devrait avoir été l’an dernier le seul grand producteur d’or à dégager un cash flow libre positif.

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