La baisse des commandes publiques noircit le profil des groupes de BTP

Les efforts budgétaires en France se répercutent sur l’activité de construction et expliquent une partie de la décote de Vinci, Bouygues ou Eiffage.
Olivier Pinaud

Les groupes de construction français se seraient bien passé des convoitises que suscitent depuis quelques semaines les bénéfices de leurs concessions autoroutières. Le secteur subit de plein fouet la contraction des dépenses publiques. Initialement attendu en repli de 4%, le marché français de la construction devrait finalement plier de 8% en 2014, selon la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), sous l’effet de la baisse des commandes publiques. Les collectivités locales représentent à elles seules 70% du marché des travaux publics en France, principalement via les commandes routières.

Or, compte tenu de la baisse des dotations accordées par l’Etat, la contraction risque de se poursuivre. Selon les analystes d’Oddo, le marché devrait diminuer de 5% par an jusqu’en 2017. La FNTP doit publier ses prévisions pour 2015 d’ici à fin octobre.

Dans ce contexte, Eiffage, numéro trois derrière Vinci et Bouygues, semble le plus vulnérable. 81% des revenus du BTP sont réalisés en France et cette activité représente encore 55% du chiffre d’affaires total, en ajoutant l’immobilier. Selon les estimations des analystes d’Oddo, 40% de l’activité du groupe dans le BTP est exposée à la commande publique, contre 24,7% pour Vinci Contracting et 28,9% pour Bouygues Construction. Face à ce risque, les analystes de Raymond James appliquent une décote de 15% sur la valorisation d’Eiffage. Selon le courtier, la dégradation du marché pourrait annihiler les bénéfices de la baisse de la charge financière du groupe dans les concessions autoroutières (APRR).

Avec un pôle concessions plus développé et une plus forte internationalisation qu’Eiffage, Vinci offre un profil moins soumis aux aléas de la commande publique française dans le BTP. Mais les analystes d’UBS rappellent que 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires sont tout de même à risque, représentant 550 millions d’euros d’Ebitda, soit un peu moins de 10% du montant consolidé. Un risque gérable, reconnaît Kepler Cheuvreux. Les charges variables représentent 75% de la structure de coûts du BTP.

Vinci publiera son chiffre d’affaires trimestriel jeudi 23 octobre ainsi que son carnet de commandes. Il a déjà fondu de 7% au premier semestre en France.

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