
Kering veut donner un nouveau souffle à Gucci
Du ménage à la tête de Gucci. Kering, la maison mère de la marque de luxe, a remercié le PDG de la marque italienne, Patrizio di Marco, et Frida Giannini, directrice de la création, également sa compagne dans la vie. Si Patrizio di Marco a su relancer Bottega Veneta, quand il l’a dirigé de 2001 à 2009, il a peiné à maintenir la croissance de Gucci ces deux dernières années. Or, Gucci pesait l’an dernier 37% du chiffre d’affaires et 65% du résultat opérationnel courant de Kering.
Avec l’absence de reprise en Europe, le ralentissement du marché chinois et les crises politiques, les acteurs du luxe souffrent, plus ou moins. En 2013, les ventes de Gucci ont progressé de 2,2% en comparables (contre +7,2% pour l’ensemble du pôle luxe de Kering) et son résultat opérationnel courant a seulement crû de 0,5%, alors que les autres marques enregistraient une croissance à deux chiffres. Au premier semestre de cette année, la situation s’est encore dégradée, avec une baisse de 1,1% des ventes en comparables et un recul de 5,1% du résultat opérationnel courant. Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires cédait 1,9%, en dépit de tendances positives enregistrées en Amérique du Nord et au Japon dans les magasins en propre.
«Il aura fallu deux ans de baisse des ventes à magasins comparables pour qu’enfin Kering réagisse», s’étonne un spécialiste. « Une mauvaise nouvelle, au moment où Gucci est dans un mouvement d’amélioration, relève Raymond James. Cela pourrait créer une période de transition sur la marque qui retarderait encore son redressement». Toutefois, «ces départs pourraient donner un second souffle à Gucci et l’arrivée d’un nouveau directeur de création pourrait apporter un œil nouveau à la marque afin de redynamiser les ventes», note l’analyse crédit de Natixis.
Marco Bizzarri prendra la tête de Gucci dès le 1er janvier prochain. Il était depuis 2009 PDG de Bottega Veneta, dont le chiffre d’affaires est passé de 400 millions d’euros en 2009 à 1 milliard en 2013, pour une marge opérationnelle de près de 33% l’an dernier (contre 26% pour le pôle luxe), et directeur général du pôle Luxe-Couture & Maroquinerie de Kering depuis avril 2014. François-Henri Pinault, PDG de Kering, assurera cette dernière fonction par intérim dans l’attente de la nomination d’un nouveau directeur général.
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Italie : face à la baisse des ventes, les vignerons d'Asti baissent leur production
Castel Boglione - De bonnes vendanges se terminent et les feuilles commencent à jaunir autour d’Asti, dans le nord de l’Italie, mais cette année des raisins resteront dans les rangs: les vignerons ont décidé de produire moins face à la baisse des ventes en Russie et en Amérique. Après deux années compliquées, l’Italie devrait se classer cette année premier producteur mondial de vin, devant la France, selon les estimations publiées début septembre par les vignerons. Mais «c’est une médaille en chocolat», regrette le secrétaire général de l’Union italienne des vins, Paolo Castelletti. «La consommation de vin baisse, surtout sur notre principal marché à l’export, aux Etats-Unis. Les baby boomers, en vieillissant, réduisent leur consommation». Sans compter les droits de douane américains, qui rendent les exportations moins profitables et pourrait porter les vins italiens au-dessus de la «barre psychologique» de 20 dollars la bouteille, selon M. Castelletti. Les vins d’Asti sont aussi particulièrement appréciés en Russie, mais la demande a baissé depuis le début de la guerre contre l’Ukraine. Quelque 17 millions de bouteilles s’y étaient encore écoulées en 2023, puis 12 en 2024, et l’objectif pour 2025 est de surnager à 10 millions. Au total, la demande à l’export pour les vins italiens a ralenti de 4% sur les cinq premiers mois de 2025. Il s’agit alors de miser toujours plus sur la qualité plutôt que sur la quantité, selon M. Castelletti. Mais alors que certains vignobles en France ont décidé d’arracher des vignes, et que la Commission européenne pousse dans ce sens, l’Union italienne des vins milite plutôt pour une production qui s’adapte aux fluctuations du marché, «en accordéon». Vins légers Autour d’Asti (Piémont, nord), les vignerons ont ainsi décidé de produire moins de vin pétillant cette année, passant de 10 à 9 tonnes de muscat blanc par hectare de vigne. Dans son domaine entouré de vignes à perte de vue, la Ca’ dei Mandorli (la maison des amandiers), Stefano Ricagno analyse ses premiers jus avec un oenologue français. Au-dessus de la cave, sous un soleil de plomb, des vendangeurs indiens donnent les derniers coups de sécateur dans les vignes. Les vendanges ne se sont jamais terminées aussi tôt, remarque le viticulteur en baskets blanches: «on pensait produire beaucoup, mais il a fait très chaud. La récolte du muscat est presque en ligne avec nos objectifs (abaissés)». Héritier de six générations de vignerons, Stefano Ricagno, 46 ans, préside l’appellation d’origine contrôlée «Asti», qui couvre près de 10.000 hectares de collines inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Asti s’est fait un nom avec des mousseux dorés à faible teneur en alcool, généralement autour de 7% pour l’"Asti» et de 5% pour le «Moscato», dont la quasi-totalité de la production est vendue aux Etats-Unis. Les ventes de l’AOC «Asti», de 100 millions de bouteilles en 2023 et 90 en 2024, devraient tomber à 85 millions en 2025, et les vignerons voient augmenter leurs stocks. «On verra en 2026 si les guerres se terminent, et que les marchés se reprennent», lance Stefano Ricagno. D’autres appellations italiennes comme la Valpolicella en Vénétie ont aussi réduit les volumes cette année face à ce marché incertain. - Artisanaux - D’autres vignerons ne veulent pas entendre parler de ces quotas et appellations. A quelques kilomètres d’Asti, à Nizza Monferrato, Francesco Pozzobon, 35 ans, a repris des vignes abandonnées et les laisse vivre sans produits phytosanitaires, semant entre les rangs des trèfles et des fèves. «On a trop produit et mal produit», regrette le jeune viticulteur. «Avec la baisse de la demande, il y aura un écrémage naturel». Et si le rendement de sa Tenuta Foresto est bien plus irrégulier et faible que celui de ses voisins, à 3 tonnes de l’hectare, il vend cher et jusqu’en Chine ses vins «artisanaux». Pour rebondir, l’appellation Asti veut que ses bulles conquièrent l’apéritif, alors qu’elles sont cantonnées au dessert en Italie, en surfant sur le nouveau goût des clients pour des vins moins forts en alcool, souligne Stefano Ricagno. Taimaz SZIRNIKS © Agence France-Presse