
Kering scinde Puma pour se concentrer sur le luxe

Puma va redevenir indépendant. Son actionnaire majoritaire, le groupe français Kering, a annoncé hier vouloir distribuer à ses actionnaires environ 70% du capital de Puma sur les 86% qu’il détient. L’opération était attendue, Kering ne cachant pas sa volonté de se concentrer sur le luxe, à la profitabilité largement supérieure aux articles de sport. «Ce projet permettrait à Kering de renforcer son statut de pure player du luxe», explique le groupe. «Kering a pour ambition de continuer à faire croître et à développer l’ensemble de ses maisons de luxe dans la couture, la maroquinerie, la joaillerie et l’horlogerie en s’appuyant sur sa génération de cash-flow élevée et sa situation financière solide», poursuit-il.
Le groupe français conservera environ 16% du capital de Puma tandis que son principal actionnaire, la holding d’investissement de la famille Pinault (40,9% du capital de Kering et propriétaire de L’Agefi), deviendrait un «actionnaire stratégique de long terme» avec environ 29% du capital. Le flottant de Puma atteindrait ainsi environ 55% de son capital, ce qui devrait «fortement augmenter» l’attractivité du titre, s’est félicité son patron Bjorn Gulden, qui compte «poursuivre notre stratégie actuelle qui a déjà commencé à donner de bons résultats».
Kering, conseillé ici par Rothschild, avait déjà procédé à une distribution du capital à ses actionnaires pour la Fnac en 2013. Introduit en Bourse à 20 euros, le titre atteignait 80 euros l’été dernier lors de la cession des 24% d’Artémis à l’allemand Ceconomy, et dépasse aujourd’hui les 100 euros. En conservant 16% du capital de Puma, Kering peut espérer tirer profit d’une éventuelle future progression du titre. Les modalités de l’opération seront détaillées avant l’assemblée générale de Kering du 26 avril.
La marque de sport allemande a en effet le vent en poupe après avoir traversé une période difficile suite à son acquisition par Kering (alors PPR) en 2007. Grâce à un recentrage sur les sports les plus populaires et à des partenariats dans la mode, avec Rihanna et dernièrement Selena Gomez, Puma a vu ses ventes accélérer de plus de 16% sur les neuf premiers mois de l’année 2017 et sa marge brute s’améliorer. Le titre a ainsi retrouvé et dépassé ses plus hauts niveaux de 2007. Puma n’en demeure pas largement moins performant que le reste du groupe, qui devrait voir sa marge s’améliorer de 470 points de base une fois l’opération conclue, d’après Bloomberg Intelligence.
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