
Julian Salisbury: « L’Europe est clé pour Goldman Sachs AM »

Goldman Sachs a annoncé le rachat de NN Investment Partners au mois d’août. En exclusivité pour L’Agefi Hebdo, Julian Salisbury, le responsable mondial de sa gestion d’actifs, dévoile ses ambitions pour l’Europe.
L’acquisition de NN Investment Partners (IP) est la plus importante de Goldman Sachs depuis l’arrivée de David Salomon comme président-directeur général en 2018. Quels sont les enjeux de cette opération ?
Cette acquisition renforce notre position unique de gestionnaire de fonds mondial à grande échelle dans toutes les classes d’actifs traditionnelles et alternatives, offrant une flexibilité et des solutions aux défis d’investissement auxquels les clients sont confrontés. Plus précisément, l’accord conforte nos activités européennes de gestion d’actifs dans l’assurance et de gestion fiduciaire et fournira une plate-forme solide pour une croissance future. Dans ce cadre, nous allons nouer un accord de partenariat stratégique à long terme avec NN Group pour gérer un portefeuille d’actifs d’environ 190 milliards de dollars. Cette transaction est vraiment un enjeu de croissance, accélérant notre dynamique en Europe où nous visons à nous appuyer sur nos succès en fusions et acquisitions. Cela élargit nos spécialités et notre distribution, nous permettant de servir plus de clients dans plus de zones géographiques.
A quel point cela renforce-t-il Goldman Sachs Asset Management en Europe ?
Cette transaction représente un investissement supplémentaire dans nos activités européennes, qui ont fortement contribué à la performance du groupe. Elle est étroitement alignée avec nos objectifs stratégiques visant à développer nos activités européennes et à étendre notre portée mondiale sur les marchés stratégiques clés. La transaction double presque nos actifs sous gestion en Europe à environ 600 milliards de dollars et nous positionne comme la franchise n°1 dans le monde de la gestion d’actifs d’assurance non affiliée. Un total de 950 experts répartis dans plusieurs équipes d’investissement et de service client rejoignent également la plate-forme extrêmement solide de Goldman Sachs dans la région EMEA (Europe, Moyen Orient, Afrique, NDLR) qui est basée à Londres, avec une présence locale croissante dans les centres européens tels que Francfort et Paris.
Quelles sont vos ambitions en Europe ?
L’Europe est un marché de croissance stratégique clé pour Goldman Sachs Asset Management. Nous allons donc chercher à développer notre activité de fusions et acquisitions dans cette région avec des activités stratégiquement alignées. Cette récente acquisition s’appuie sur la force de notre franchise de leader mondial et sera transformatrice pour nos activités européennes, ajoutant une échelle et une ampleur significatives à notre plate-forme.
Avec la présence mondiale de NN Investment Partners dans 15 pays, nous améliorons notre offre de produits européens, comblant les lacunes dans des domaines tels que les actions européennes et les obligations vertes qui auraient autrement pris des années à se développer. La transaction nous fournit également une franchise leader sur le marché du Benelux, qui servira de tremplin pour la croissance dans toute la région sur les marchés de détail et institutionnels.
Enfin, elle fait partie de notre stratégie plus large pour répondre à l’évolution de la demande des clients qui recherchent des solutions de plus en plus globales pour faire évoluer leurs portefeuilles, notamment autour du changement climatique et de la croissance économique inclusive.
75 % des actifs sous conseil de NN IP répondent aux critères environnementaux, sociétaux et de bonne gouvernance (ESG). Cela va-t-il renforcer votre empreinte durable ?
Absolument. NN Investment Partners est l’un des dix meilleurs gestionnaires ESG en Europe. Goldman Sachs Asset Management bénéficiera de sa large gamme de produits actions et de produits de taux et change avec une forte intégration ESG, renforçant ainsi notre leadership ESG dans l’ensemble du groupe.
L’ESG est un domaine dans lequel Goldman Sachs Group est depuis longtemps pionnier, avec un accent particulier mis sur le climat et la croissance inclusive, dans lesquels la société s’est engagée à investir 750 milliards de dollars au cours de cette décennie. Les capacités de Goldman Sachs Asset Management reposent sur notre urban investment group (UIG) axé sur l’investissement dans les communautés défavorisées, sur notre groupe d’investissement durable axé sur l’investissement dans des entreprises proposant des solutions durables, tout en offrant des taux de rendement cohérents avec ceux du capital-investissement traditionnel, et sur nos produits actions quantitatifs à orientation climatique, qui ont plus de 55 milliards de dollars sous gestion. Avec le reste de l’industrie, nous voulons en faire davantage, comme l’illustre le lancement récent de notre ETF (exchange-traded fund) axé sur le climat. Ce produit est le premier ETF actions transparent géré activement par Goldman Sachs Asset Management qui investira dans des sociétés cherchant des solutions aux problèmes environnementaux.
Comment cela s’inscrit-il dans la stratégie globale de Goldman Sachs Asset Management ?
L’intégration récente des activités d’investissement de Goldman Sachs a abouti à la création d’une plate-forme unique avec une échelle et des capacités mondiales de premier plan dans toutes les classes d’actifs publiques et privées, traditionnelles et alternatives, permettant de mieux servir nos clients. Ce qui nous différencie c’est que nous sommes le seul grand investisseur captif à avoir une activité alternative à grande échelle et à pouvoir bénéficier des capacités mondiales plus larges de Goldman Sachs, dont nos activités de banque d’investissement, de consommation et de gestion de patrimoine. Avec 375 milliards de dollars d’actifs alternatifs sous gestion, nous sommes la quatrième plus grande entreprise d’investissement alternatif au monde, ce qui constitue, à nos yeux, une source majeure de croissance.
Goldman Sachs Asset Management n’a cessé de se renforcer ces dernières années et joue un rôle clé dans l’objectif plus large du groupe de diversifier et d’étendre ses activités.
Propos recueillis par Ingrid Hazard, aux Etats-Unis
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Guerre en Ukraine : Trump opère un revirement et affirme que Kiev peut « regagner son territoire » face à la Russie
Nations unies - Donald Trump, dans une volte-face abrupte, a jugé mardi que l’Ukraine pourrait «regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin» face à la Russie. Le président américain n’a toutefois rien dit du rôle que les Etats-Unis joueraient dans la suite du conflit, qu’il s’agisse de sanctionner la Russie, de soutenir Kiev ou de faire office de médiateur. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué un «grand tournant» durant une conférence de presse. «Cela fait trois ans et demi que la Russie mène sans direction claire une guerre qu’une Vraie Puissance Militaire aurait remportée en moins d’une semaine», a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, comparant le pays de Vladimir Poutine à «un tigre de papier». Le président américain avait sèchement lancé en début d’année à Volodymyr Zelensky qu’il «n’avait pas les cartes en main» dans ce conflit déclenché en février 2022 par l’invasion russe. Après sa réunion mardi avec le chef d’Etat ukrainien à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le républicain estime désormais qu’avec «du temps, de la patience et le soutien financier de l’Europe et en particulier de l’Otan, c’est tout à fait une option de revenir aux frontières d’où ce conflit a débuté». Les «GROS problèmes économiques» de Poutine «Poutine et la Russie ont de GROS problèmes économiques», a encore jugé le président américain, dans ce long message, répétitif et par endroits décousu. «Dans tous les cas, je souhaite le meilleur aux deux pays. Nous allons continuer à fournir des armes à l’Otan pour que l’Otan en fasse ce qu’elle veut. Bonne chance à tout le monde!», a-t-il écrit en conclusion, sur un ton presque désinvolte. En février, Donald Trump avait rudoyé Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale. Mardi, il l’a qualifié d’"homme courageux qui se bat comme un beau diable» et a dit avoir «beaucoup de respect pour la manière dont l’Ukraine se bat». Le dirigeant américain a dit qu’il se donnait «un mois» avant de décider s’il faisait confiance à Vladimir Poutine. Il n’a pas réussi à convaincre son homologue russe de cesser les hostilités, malgré une rencontre en personne en Alaska en août et plusieurs coups de fil. «Je pensais que (mettre fin à la guerre en Ukraine) serait le plus facile grâce à ma relation avec Poutine», mais «cette relation ne voulait rien dire», a constaté mardi Donald Trump, pendant une réunion avec le président français, Emmanuel Macron. Escalade Dans une autre déclaration spectaculaire, le président américain a dit que les pays de l’Otan devraient abattre les appareils russes violant leur espace aérien, après trois incursions de drones ou avions de combat russes sur le territoire de l’Alliance en moins de deux semaines. «Oui, je le pense», a dit le milliardaire en réponse à cette question d’une journaliste: «Pensez-vous que les pays de l’Otan devraient abattre les avions russes s’ils entrent dans leurs espaces aériens?» Avant cette sortie de Donald Trump, l’Allemagne avait appelé à ne pas tomber dans un «piège de l’escalade» que tendrait la Russie. Le président américain a refusé de s’exprimer de manière détaillée à propos d’un survol de drones à Copenhague, qualifié de «grave attaque» par les autorités danoises. Il est «trop tôt» pour savoir si la Russie est impliquée, a affirmé le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte. Un peu plus tôt, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le président américain avait accusé la Chine et l’Inde d'être les «premiers» bailleurs de fonds de Moscou au travers de leurs achats de pétrole. Il avait aussi demandé aux pays européens de cesser «immédiatement» leurs achats d’or noir russe. «Sans la Chine, la Russie de Poutine n’est rien. Pourtant, trop souvent, la Chine reste silencieuse et distante au lieu d’agir pour la paix», a déclaré pour sa part Volodymyr Zelensky à la tribune du Conseil de sécurité de l’ONU. © Agence France-Presse -
À l'ONU, Macron défie Trump de mettre fin à la guerre à Gaza pour décrocher le Nobel de la paix
Nations unies - Emmanuel Macron a mis mardi Donald Trump au défi de stopper la guerre à Gaza s’il veut décrocher le prix Nobel de la paix, avant un échange à l’ONU qui a permis aux deux dirigeants d’afficher leurs désaccords sur la Palestine mais aussi quelques convergences. «Il y en a un qui peut faire quelque chose, c’est le président américain», a reconnu le chef de l’Etat français dans un entretien à la chaîne française BFMTV depuis New York, au lendemain de sa reconnaissance d’un Etat palestinien. Il l’a exhorté à «faire pression sur le gouvernement d’Israël», soulignant que les Etats-Unis lui livraient des «armes qui permettent de mener la guerre à Gaza», contrairement à la France. «Je vois un président américain qui est mobilisé, qui l’a redit ce matin à la tribune (des Nations unies): +Je veux la paix. J’ai réglé sept conflits+. Qui veut le prix Nobel de la paix. Le prix Nobel de la paix n’est possible que si vous arrêtez ce conflit», a lancé Emmanuel Macron. Les deux hommes se sont ensuite retrouvés pour une rencontre. Interrogé sur les propos de son homologue français, le milliardaire républicain a d’abord éludé: pour le Nobel, «c’est Gaza, c’est la Russie, c’est un peu tout», a-t-il estimé. Il a glissé au passage qu’Emmanuel Macron l’avait «aidé» à résoudre les «sept conflits» auxquels il revendique d’avoir mis fin, alors qu’il avait pesté dans la matinée, devant l’Assemblée générale de l’ONU, sur l’absence de soutien international. Quant au conflit à Gaza, «nous voulons y mettre fin», a assuré Donald Trump, espérant un «résultat très rapidement». Il devait tenir un peu plus tard une réunion avec plusieurs pays arabes. «Récompense» au Hamas? Les désaccords ne sont pas effacés sur cette question sensible. Emmanuel Macron, pourfendeur de l’offensive israélienne à Gaza, a reconnu lundi, à l’ONU, un Etat palestinien, avec une dizaine d’autres pays dont le Royaume-Uni et le Canada. Le président américain, principal allié du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, a lui répondu mardi à la même tribune qu’il s’agissait d’une «récompense» pour les «atrocités» commises par le Hamas, le mouvement islamiste palestinien auteur de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023 en Israël. A côté du président, il l’a redit: «Cela honore le Hamas, et on ne peut pas faire cela en raison du 7-Octobre». «C’est totalement faux de dire que c’est une récompense au Hamas», a protesté Emmanuel Macron sur BFMTV. Au contraire, selon lui, «c’est le seul manière d’isoler» le mouvement islamiste. En face-à-face, il a plaidé que la solution militaire avait été «une grande réussite» contre les dirigeants du Hamas, mais qu’elle «ne fonctionne pas pour démanteler» l’organisation. «Ce n’est pas la bonne façon d’agir. Nous avons donc besoin d’un processus complet», a-t-il insisté. Il a défendu une fois de plus le plan franco-saoudien en faveur de la solution à deux Etats, israélien et palestinien, qui a été endossé par 142 pays à l’ONU. Et qui prévoit le désarmement du Hamas, exclu de toute gouvernance palestinienne future. Au-delà de ces divergences, Emmanuel Macron et Donald Trump ont fait quelques pas l’un vers l’autre, faisant même assaut d’amabilités, au moment où leurs vues semblent converger plus que jamais sur l’Ukraine. Le premier a dit espérer que Washington puisse porter «un plan de paix crédible» complémentaire pour Gaza, tandis que le second lui a dit, en se tournant vers lui: «Je comprends votre position», «nous devons juste résoudre cela». Le président français a aussi tenté encore une fois d’apaiser les craintes israéliennes sur son «projet de paix». Il a d’ailleurs expliqué qu’Israël aurait son mot à dire pour que la nouvelle entité prenne véritablement forme, y compris en disant «oui ou non sur chaque membre» d’une «autorité de transition» à Gaza. Au final, «le jour où l’Etat de Palestine est créé, c’est le jour où l’Etat d’Israël le reconnaît», a-t-il insisté. Francesco FONTEMAGGI © Agence France-Presse