Innate Pharma flambe en Bourse après son alliance avec AstraZeneca

Par cet accord sur IPH2201 dans le traitement de certains cancers, le laboratoire marseillais pourra toucher jusqu’à 1,275 milliard de dollars.
Bruno de Roulhac

Innate Pharma entre dans une nouvelle ère. En signant un accord historique avec AstraZeneca, la biopharmaceutique marseillaise, spécialisée dans le traitement des cancers et des maladies inflammatoires par immunothérapie, change d’envergure. Elle capitalise désormais plus de 700 millions d’euros, après la flambée de 48,83% du titre à 13,35 euros vendredi, avec plus de 20% de son capital échangé.

Aux termes de l’accord global avec AstraZeneca de co-développement et de commercialisation pour IPH2201, traitement du cancer épidermoïde de la tête et du cou, de la leucémie lymphoïde chronique et du cancer de l’ovaire, actuellement en phase II, Innate Pharma pourra toucher jusqu’à 1,275 milliard de dollars (1,18 milliard d’euros) et des redevances à deux chiffres sur les ventes nettes. Une transaction record pour le groupe marseillais, mais également supérieure aux attentes de Gilbert Dupont, qui misait sur 900 millions d’euros. Dans le détail, la société française percevra un paiement initial de 250 millions de dollars (231 millions d’euros) pour les droits globaux et exclusifs sur IPH2201, puis 100 millions avant l’entrée en phase III, et jusqu’à 925 millions de paiements d’étapes additionnels.

Bien qu’Innate Pharma et Novo Nordisk aient initialement développé ensemble cet anticorps, le groupe français avait acquis en février 2014 les droits de IPH2201 auprès de Novo Nordisk pour 2 millions d’euros et 600.000 actions Innate Pharma (soit environ 6 millions d’euros à l’époque et 7,8 millions aujourd’hui). Le laboratoire danois étant en outre éligible à 20 millions d’euros au moment de l’enregistrement du produit, et à des redevances inférieures à 10% des ventes.

Cette manne financière est bienvenue, même si grâce au placement privé de 50 millions d’euros de juin 2014, le groupe a un horizon de trésorerie confortable jusqu’à fin 2017. Bien qu’il ait quinze ans d’existence, il n’a dégagé l’an dernier que 7,6 millions d’euros de produits opérationnels pour 20 millions de perte opérationnelle et de perte nette.

Un accord également gagnant pour AstraZeneca. Le laboratoire britannique trouve dans cette coopération un relais de croissance, alors qu’il vient d’annoncer une baisse de 7% de son bénéfice par action et de 6% de son chiffre d’affaires au premier trimestre, en raison du lancement de génériques de Nexium, son anti-ulcéreux vedette, et de la force du dollar, monnaie dans laquelle AstraZeneca publie ses comptes.

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