
Hermès défie toujours la morosité ambiante mais les investisseurs espéraient mieux

Une fois n’est pas coutume, Hermès déçoit les attentes du marché. Sans surprise, le sellier a dévoilé des résultats trimestriels nettement meilleurs que ceux des autres groupes de luxe mais les investisseurs s’attendaient visiblement à encore mieux.
Mercredi, l’action a fermé la marché de l’indice CAC 40 avec un repli de 4,5%.
Au cours du trimestre clos fin juin, le chiffre d’affaires du groupe de luxe s’est inscrit à 3,91 milliards d’euros, en hausse de 5,6% en données publiées et de 9% à taux de change constants par rapport à la même période de 2024. La croissance à taux de change constants a progressé par rapport au premier trimestre, où elle s'était établie à 7,2%. Ces chiffres sont conformes aux attentes des analystes mais les investisseurs visaient plutôt une progression organique comprise entre 9% et 10%, rapportent les spécialistes d’UBS.
Dans ce contexte, les analystes de la banque suisse estiment que cette croissance à peine conforme aux attentes pourrait «nourrir des inquiétudes concernant les attentes d’une accélération au second semestre».
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Pas de reprise en Chine
Lors d’une conférence avec des analystes, Axel Dumas, le gérant d’Hermès, a d’ailleurs prévenu qu’il ne voyait «pas d’amélioration définitive» actuellement en Chine, où les consommateurs ont tendance à thésauriser. Une tendance à l'épargne s’observe d’ailleurs partout dans le monde, a-t-il souligné.
En effet, le dynamisme observé il y a quelques années en Chine n’est pas encore revenu, a indiqué Axel Dumas.
Au deuxième trimestre, la zone Asie-Pacifique (hors Japon) est celle qui a enregistré la croissance des ventes la plus faible, avec une hausse sur un an de 0,1% en données publiées et de 5,2% à taux de change constants, pour atteindre 1,6 milliard d’euros.
Impact de la taxe exceptionnelle
Pour l’ensemble du premier semestre, le chiffre d’affaires du groupe a progressé sur un an de 7,1% à taux de change courants et de 8,1% à taux de change constants, à 8,03 milliards d’euros.
Le résultat opérationnel courant (ROC) a atteint 3,33 milliards d’euros, en hausse de 6% sur un an. Il fait ressortir une marge opérationnelle de 41,4%, contre 42% au premier semestre de 2024.
Le résultat net d’Hermès s’est inscrit à 2,25 milliards d’euros au premier semestre, contre 2,37 milliards d’euros un an plus tôt. Ce repli s’explique par la «contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises en France», a indiqué le groupe. «Retraité de cette contribution exceptionnelle, le résultat net part du groupe s'élève à 2,5 milliards d’euros, en progression de 6% par rapport au premier semestre 2024", a précisé le groupe.
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Médicaments non utilisés : jusqu'à 1,7 milliard d'euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes
Paris - Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage. A ce jour, «les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités», souligne la Cour des comptes. Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération. La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes. Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023. Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes. Il est «indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés», écrit l’instance de surveillance des finances publiques. Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de «susciter des mesures de prévention». La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, «une mesure prometteuse», en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits. De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport. Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption. Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux. Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain. © Agence France-Presse -
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