Glencore est miné par la chute de ses matières premières phare

Le groupe suisse évoque le ralentissement économique chinois et les positions vendeuses prises par certains hedge funds.
Antoine Landrot

Glencore subit de plein fouet la baisse des prix des matières premières. L’action du groupe minier et négociant a fini hier à son niveau le plus bas jamais atteint à 158,95 pence à la suite de la publication de ses comptes du premier semestre. Le titre a chuté de 9,74%. Glencore a dégagé un excédent brut d’exploitation (Ebitda) en baisse de 29% à 4,6 milliards de dollars, tandis que son bénéfice net ajusté (hors éléments exceptionnels) s’est effondré de 56%, à 882 millions de dollars. Certes, le groupe suisse dépasse le consensus Bloomberg (établi à 711 millions), mais après dépréciation de certains actifs, il affiche une perte nette finale de 676 millions, contre un résultat net de 1,72 milliard au premier semestre 2014.

Ces dernières années, l’activité de négoce avait permis à Glencore d’amortir la chute des matières premières. Mais elle ne suffit plus. Les cours du cuivre (principale source de profit du Suisse) et du pétrole ont atteint leur niveau le plus faible depuis six ans, celui du charbon a atteint un plancher de 12 ans. Le groupe blâme notamment les ventes à découvert sur le cuivre – qui a perdu 20% cette année – provenant de hedge funds chinois et américains. «Les flux physiques réels et les stocks ne justifient pas le niveau actuel des prix», affirme Ivan Glasenberg, le directeur général de Glencore.

Le groupe a également été pris de cours par l’ampleur du ralentissement économique chinois, ce qui pèse sur la demande alors que le pays, qui utilise 45% du cuivre et la moitié de l’aluminium consommés dans le monde. «Actuellement, personne ne peut interpréter ce qui se passe en Chine. [...] La Chine, au premier semestre, a été beaucoup plus faible que quiconque ne pouvait l’envisager», souligne Ivan Glasenberg. La demande de l’Inde, autre grand consommateur de charbon, montre également des signes de faiblesse.

En outre, les revenus du négoce lui-même ont été affectés, dont les marges pour la livraison des métaux sont rognées, en particulier pour l’aluminium et le nickel. L’Ebitda de cette activité a ainsi chuté de 29% (à 1,07 milliard), marqué par une chute de 50% dans les métaux et minerais.

Glencore a donc décidé de réduire encore ses investissements en 2016: alors qu’ils avaient déjà été ramenés de 6,5-6,8 milliards à six milliards de dollars la semaine dernière, ils ne dépasseront finalement pas 5 milliards.

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