
Gemalto se débat face à d’imposantes positions vendeuses
Gemalto n’a pas que des amis en Bourse. Alors que le cours du numéro un mondial des solutions de sécurité (cartes à puce, transactions...) a atteint un plus haut historique à 91,06 euros le 23 janvier dernier, le groupe fait face à d’imposantes forces contraires. Le titre est l’objet des plus importantes positions vendeuses du CAC 40. Gemalto est même la troisième action la plus vendue à découvert de tout l’indice Stoxx 600.
En un an, les positions vendeuses sur le titre ont doublé. Au 24 février, selon Markit, 20,7% des actions Gemalto en circulation faisaient l’objet de prêt, principalement pour être ensuite vendues par les emprunteurs. Ces derniers misent sur une baisse du cours de Bourse avant de racheter leur position et d’empocher la différence entre prix de vente et d’achat. Les fonds Maverick, Blue Ridge ou Lone Pine ont constitué des positions vendeuses représentant chacune plus de 1% du capital de Gemalto.
Cette structure du capital et un cours de Bourse qui a doublé en moins de 2 ans expliquent la nervosité du marché. Le 20 février, le cours a plongé de plus de 9% en début de séance pour finir sur un repli de 4,4%. Il avait déjà perdu 2,5% la veille. A l’origine du décrochage, l’annonce par Visa et MasterCard de leur volonté de soutenir le développement de la technologie «host card emulation» (HCE) qui permet de payer avec son téléphone mobile sans passer par l’élément physique de sécurité traditionnel de la carte à puce (SIM). D’où un danger potentiel pour un pan entier de l’activité de Gemalto et pour son objectif d’atteindre 600 millions d’euros de résultat opérationnel en 2017, deux fois plus qu’en 2012.
L’initiative de Visa et de MasterCard est perçue par certains analystes comme une riposte aux conditions parfois inflexibles imposées par les opérateurs télécoms aux prestataires de services financiers. Gemalto joue la carte du prestataire de services en assurant que l’adoption par les consommateurs de la technologie de paiement sans contact «sera favorisée par des technologies complémentaires qui facilitent le déploiement de leurs services mobiles par les fournisseurs, telle que le HCE».
Olivier Piou, le directeur général de Gemalto, pourrait en dire plus le 6 mars, lors de la publication des résultats annuels.
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Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse