Ford renonce à ses objectifs 2014 à cause de l’Europe et de l’Amérique du Sud

Le constructeur américain anticipe désormais un bénéfice imposable de 6 milliards de dollars, contre 7 à 8 milliards attendus auparavant.
Yves-Marc Le Réour

S’il reste ambitieux à moyen terme, Ford est désormais bien plus prudent pour l’exercice en cours. Alors que le constructeur automobile prévoyait jusqu’ici un résultat avant impôts compris entre 7 et 8 milliards de dollars (entre 5,5 et 6,3 milliards d’euros), le directeur financier Bob Shanks a averti hier soir que le groupe américain s’attendait désormais à un bénéfice limité à 6 milliards de dollars en 2014, à cause d’une dégradation de ses résultats en Amérique du Sud et en Europe. L’action a chuté de 7,5% suite à cette annonce en terminant la séance à 15,11 dollars.

«Nous sommes une entreprise de croissance dans un secteur de croissance», a martelé le nouveau directeur général Mark Fields, qui a succédé à Alan Mulally le 1er juillet, en soulignant que l’industrie automobile devrait générer des revenus de 3.000 milliards de dollars à l’horizon 2020, soit une hausse de 50% par rapport à l’an 2000. Il aurait néanmoins probablement préféré fournir de meilleures nouvelles pour sa première réunion de présentation devant les investisseurs américains.

Le groupe perdra cette année un milliard de dollars en Amérique du Sud «en raison de l’inflation et des effets de change», cette perte devant être quelque peu réduite l’an prochain. A l’horizon 2020, il anticipe dans cette région une marge avant impôts de 7% à 9%. La situation est encore plus délicate cette année en Europe avec une perte attendue de 1,2 milliard de dollars et un résultat encore négatif à hauteur de 250 millions en 2015, avant un redressement permettant d’atteindre une marge comprise entre 3 et 5% en 2020.

La situation en Amérique du Nord sera mitigée cette année avec une marge qui se situera dans le bas de sa fourchette prévisionnelle de 8% à 9%. La principale source pérenne de croissance devrait être l’Asie-Pacifique où Ford table sur un bénéfice d’exploitation de 700 millions de dollars cette année et plus important encore en 2015, sa marge culminant entre 12% et 14% d’ici à 2020 sur ces marchés.

Le constructeur compte porter ses ventes mondiales à 9,4 millions de véhicules d’ici à 2020 contre 6,2 millions l’an dernier, a pour sa part déclaré le directeur commercial Jim Farley. Ford entend par ailleurs fabriquer 99% de ses véhicules à partir de neuf plates-formes d’ici 2016, puis sur huit plates-formes ultérieurement, alors qu'à l’heure actuelle 90% de ses véhicules sont construits à partir de quinze plates-formes.

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