Fiat scelle le rachat de la totalité du capital de Chrysler

Le groupe transalpin a trouvé un accord avec le deuxième actionnaire de sa filiale américaine en échange de 4,35 milliards de dollars
Antoine Duroyon

Pour annoncer l’issue positive des négociations avec Veba (Voluntary Employees Beneficiary Association), l’organisme chargé de verser les prestations d’assurance santé aux retraités de l’industrie automobile américaine pour le compte du syndicat UAW, l’administrateur délégué de Fiat et PDG de Chrysler a versé dans la grandiloquence. «Dans la vie de toute entreprise majeure et de celle de ses collaborateurs, il y a des moments clés qui terminent dans les livres d’histoire. Pour Fiat et Chrysler, l’accord qui vient d'être trouvé avec Veba est clairement l’un de ces moments», a déclaré Sergio Marchionne.

Fiat, qui détient déjà 58,5% du capital de Chrysler, va verser 3,65 milliards de dollars à Veba pour lui racheter sa participation de 41,5%. Ce montant comprend un dividende exceptionnel de 1,9 milliard de dollars qui sera versé par Chrysler, ainsi qu’un paiement en numéraire de 1,75 milliard de dollars à la clôture de la transaction. Celle-ci est attendue au plus tard le 20 janvier prochain. Par ailleurs, l’accord prévoit que Chrysler verse 700 millions de dollars supplémentaires à Veba, en quatre tranches payables annuellement. La première sera débloquée une fois l’opération finalisée. Compte tenu de la structure financière de l’opération, Fiat a indiqué qu’il n’aurait pas besoin de lancer d’augmentation de capital via une émission de titres.

En mettant la main sur la totalité du capital de Chrysler, Fiat va enfin pouvoir concrétiser un rapprochement avec sa division automobile européenne, ce qui devrait lui permettre de réaliser des synergies financières et industrielles et de mieux rivaliser avec des concurrents tels que General Motors et Volkswagen. En juin dernier, Sergio Marchionne estimait qu’un rapprochement de Fiat et Chrysler donnerait corps au septième constructeur automobile mondial.

Le chemin pour en arriver à ce dénouement a été laborieux ; Veba et Fiat ont porté leur désaccord sur la valorisation de Chrysler devant la justice américaine, tandis que Chrysler, pressé à l'époque par son deuxième actionnaire, avait entamé des préparatifs en vue d’une introduction en Bourse. En trouvant un terrain d’entente avec Veba, au profit de ce dernier, Fiat enterre donc ce projet d’IPO qui aurait pu au bout du compte se révéler fort coûteux pour le groupe turinois.

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