
Fiat prend le contrôle à 100% de Chrysler dans des conditions financières optimales
Fiat démarre l’année 2014 sur les chapeaux de roue ! L’action bondissait hier de 16,40% à 6,92 euros (+78% sur un an), au lendemain de l’annonce du rachat des 41,5% de Chrysler non encore détenus.
Le marché a apprécié que cette prise de contrôle à 100% de Chrysler se concrétise enfin après des mois de conflit avec le vendeur, le fonds de pension Veba, et qu’elle se fasse dans des conditions optimales pour le constructeur italien. D’autant que le projet d’introduction en Bourse évoqué un temps par Fiat tombe à l’eau. En cas d’IPO, «notre objectif de cours pour Fiat serait tombé à 4-5 euros», note un analyste de Banca Akros, alors qu’il vient de relever sa cible de 6,20 à 7,50 euros.
Au total, l’acquéreur déboursera 4,35 milliards de dollars, dont 1,75 milliard en numéraire à la clôture de la transaction, 1,9 milliard de dividende exceptionnel de Chrysler, et 700 millions payables en quatre tranches annuelles. Or, «nous valorisions cette participation 5,10 milliards de dollars, ajoute Banca Akros. Il semble que Fiat a réussi à monétiser la valeur des options d’achat exercées sur 10% de Chrysler (d’une valeur de 600 millions de dollars). Soit une création de valeur de 0,41 euro par action Fiat».
De plus, Fiat ne déboursera réellement que 1,75 milliard de dollars – le solde étant à la charge de Chrysler – ce qui devrait lui permettre de respecter ses covenants. «La possibilité d’un paiement spécial par Chrysler à Veba n’est pas nouveau», note Exane BNP Paribas, rappelant que selon ses conditions de financement, Chrysler peut verser jusqu’à 500 millions de dollars et 50% de ses revenus nets cumulés depuis janvier 2012 à ses propriétaires, soit 1,9 milliard de dollars.
Et surtout, Fiat n’aura pas à lancer d’augmentation de capital pour financer cette opération.
Avec la disparition des minoritaires, Exane BNP Paribas a relevé ses objectifs de bénéfice par action de Fiat de 0,29 à 1,24 euro pour 2014 et de 0,59 à 1,62 euro pour 2015, tout en soulignant que le bilan sera particulièrement tendu post-opération avec une dette nette de l’ordre de 12 milliards d’euros fin 2014 et 10 milliards de pensions et d’avantages complémentaires de retraite. Un endettement «qui en fera le constructeur le plus endetté en Europe», ajoute Citigroup. En 2015, Fiat devrait se traiter sur des ratios valeur d’entreprise (VE) sur chiffre d’affaires de 0,3 et VE sur Ebitda de 3, selon Exane BNP Paribas.
Plus d'articles du même thème
-
L’instabilité gouvernementale s’accroît au Japon
Moins d’un an après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Shigeru Ishiba a annoncé sa démission après avoir subi plusieurs revers électoraux. -
La perception du risque monte autour de la France
Le gouvernement de François Bayrou devrait tomber lundi après le vote de confiance à l’Assemblée nationale. La nouvelle incertitude politique et budgétaire qui en résultera inquiète un peu plus les marchés, mais pas au point d'imaginer des risques extrêmes. -
Les gestionnaires changent leurs vues sur les taux directeurs
Les prévisionnistes sondés par L’Agefi ont davantage touché à leurs prévisions de taux début septembre que début juillet. Ils repoussent la dernière baisse de la Banque centrale européenne à la fin de l’année plutôt qu’en septembre, et voient la Fed relancer prochainement son assouplissement, en parallèle d’une repentification de la courbe.
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Le Crédit Agricole a bouclé l'acquisition de Banque Thaler
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
Contenu de nos partenaires
-
Dernière séance
Après-Bayrou : Emmanuel Macron face au risque d'impasse
Pour remplacer François Bayrou, le chef de l'Etat cherche un profil susceptible d'éviter une motion de censure, un cas de figure qui ne lui laisserait pas d'autre choix que de dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale -
Edito
La chimère du « socle commun »
Un an plus tard, deux Premiers ministres au tapis – Barnier en décembre et sans doute Bayrou ce lundi – retour à la case départ avec toujours la même impossible équation à résoudre -
A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen menace déjà le futur Premier ministre
Lors de sa rentrée politique, dimanche, la patronne du RN a durci son discours et énoncé ses conditions, portée par sa base dégagiste