Fiat Chrysler Automobiles commence sa vie en décevant le marché

Le groupe, désormais de droit néerlandais et fiscalement britannique, abaisse fortement son objectif de résultat opérationnel 2014
Bruno de Roulhac

A l’heure de la mondialisation et de l’optimisation fiscale, les délocalisations pourraient s’accélérer. Après celle d’Eurofins Scientific au Luxembourg en 2012, Fiat vient d’en donner un exemple. Juste après l’accord de reprise à 100% de Chrysler, le nouveau constructeur baptisé Fiat Chrysler Automobiles (FCA) vient d’opter pour le droit néerlandais, tout en se domiciliant fiscalement au Royaume-Uni, au nom de la gouvernance «la plus appropriée» et «de la taille et de l’attrait de ce marché de capitaux». Le titre sera coté à New York, tandis que Milan deviendra sa place secondaire. Les actionnaires de Fiat recevront une action FCA par action détenue.

Afin de constituer un actionnariat de long terme, FCA proposera d’accorder aux actionnaires qui voteront le rapprochement et qui conserveront leurs titres jusqu’à la finalisation de l’accord, quel que soit leur vote, une action à droit de vote spécial par action ordinaire détenue. Après le closing, qui devra intervenir avant la fin de l’année, les actionnaires qui détiendraient pendant au moins trois ans des actions ordinaires bénéficieraient également de ces actions préférentielles.

FCA présentera son plan stratégique début mai. Néanmoins, le nouvel ensemble a dévoilé ses objectifs pour 2014 : 93 milliards d’euros de chiffres d’affaires, 3,6 à 4 milliards de résultat opérationnel (trading profit) et 600 à 800 millions de bénéfice net, tandis que la dette industrielle ressortirait entre 9,8 et 10,3 milliards d’euros. La cible de résultat opérationnel très en dessous des précédentes attentes, a refroidi l’ardeur du marché (-4,16% à 7,24 euros). Fin 2012, Fiat avait évoqué un résultat opérationnel de 4,7 à 5,2 milliards, tandis que le consensus, plus prudent, anticipait 4,2 milliards.

Cet avertissement est consécutif aux mauvais résultats du quatrième trimestre, avec un résultat opérationnel de 931 millions (+5%), bien en deçà des 1,15 milliard d’euros espérés par les analystes. En Amérique latine, les ventes ont chuté de 23% et le résultat d’exploitation (Ebit) est tombé dans le rouge avec la fin des incitations gouvernementales pour acquérir des voitures. Aussi, Fiat ne proposera pas de dividende au titre de 2013 «pour maintenir un niveau équilibré de liquidités», bien qu’il ait plus que doublé son bénéfice net à près de 2 milliards d’euros l’an dernier. Hors exceptionnels, son bénéfice net recule de 17% à 943 millions.

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