Enel déprécie lourdement ses actifs mais tient son rythme de désendettement

L’énergéticien annonce dans son nouveau plan stratégique 18 milliards d’euros d’investissements et une progression régulière de son dividende.
Yves-Marc Le Réour

Dans le sillage de ses concurrents allemands E.ON et RWE, Enel a passé au titre de l’exercice 2014 plus de 6,4 milliards d’euros de dépréciations, principalement en Italie et sur des actifs en voie de cession en Slovaquie. Le groupe transalpin a donc vu son bénéfice net fondre de 84% à 517 millions d’euros. La baisse des ventes d’électricité sur son marché domestique a largement contribué au recul de 3,7% de son chiffre d’affaires, à 75,8 milliards, ainsi qu’à la diminution de 5,6% de son résultat brut d’exploitation à 15,7 milliards, chiffres conformes aux données préliminaires communiquées début février.

Malgré ces vents contraires, l’endettement net du groupe a finalement diminué sur un an de 6% à 37,4 milliards d’euros au 31 décembre 2014, un niveau inférieur aux 38 milliards annoncés voici six semaines. Cet endettement fait ressortir un ratio stable de dette nette sur excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 2,37 fois. Les analystes de Banca Akros relèvent que la dette de l’exercice écoulé «inclut un montant d’environ 1,1 milliard d’euros correspondant à des effets défavorables de change, principalement liés à une partie de la dette à moyen et long terme libellée en devises étrangères».

Le nouveau plan stratégique 2015-2019 présenté hier prévoit des investissements de 18 milliards d’euros sur la période, centrés sur les réseaux, la vente au détail et les énergies renouvelables. Enel espère en retirer un total de 6,7 milliards d’euros d’excédent brut d’exploitation supplémentaire d’ici à 2019. S’il exclut de vendre des parts supplémentaires dans sa filiale espagnole Endesa, ou d’abaisser sa participation dans sa filiale russe et dans Enel Green Power, le groupe compte néanmoins céder jusqu'à 5 milliards d’euros d’actifs, dont 2 milliards sont déjà «en cours d’exécution», a souligné l’administrateur délégué Francesco Starace.

L’énergéticien entend par ailleurs réduire de 8% ses coûts opérationnels (cash costs) sur la période et s’engage sur un dividende minimum de respectivement 0,16 et 0,18 euro par action au titre des exercices 2015 et 2016, après 0,14 euro qui sera versé au titre de l’exercice écoulé. Le taux de distribution devrait en conséquence progressivement atteindre 65% du bénéfice net ajusté en 2018, contre 44% en 2014.

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