Emblématique des années folles, le LBO sur SunGard est sur le point d'être débouclé

Détenu par un consortium de fonds depuis 2005, l'éditeur de logiciels a engagé son IPO. Une cession privée n’est pas exclue.
Olivier Pinaud

D’une bulle à une autre. Emblème de la folie des LBO au milieu des années 2000, l’éditeur américain de logiciels pour les groupes de finance SunGard va profiter de la flambée des valorisations des sociétés de technologies pour changer d’actionnaires. Le consortium de fonds de private equity a lancé officiellement le processus de mise en Bourse de la société à New York. A ce stade, le choix de la place de cotation, Nyse ou Nasdaq, n’est pas précisé.

JPMorgan et Goldman Sachs dirigent l’IPO, appuyées par neuf autres banques. Une cession privée n’est toutefois pas exclue. Selon Reuters et des médias américains, plusieurs groupes regarderaient le dossier, dont Fidelity National Information Services.

SunGard avait été acquis mi-2005 par un consortium réunissant le gotha du private equity: Silver Lake, TPG, Bain, Blackstone, Goldman Sachs Capital Partners, KKR et Providence. Les fonds avaient mis 11,3 milliards de dollars sur la table pour retirer la société de la Bourse, dont 3,5 milliards en fonds propres. Il s’agissait à l’époque du deuxième plus gros LBO après celui sur Nabisco et le premier échafaudé sur une société de technologies. Dans les premières années, l’éditeur de logiciels avait profité du soutien de ses nouveaux actionnaires pour renforcer ses positions. Il avait par exemple pris le contrôle du français GL Trade en 2008.

Mais la crise financière a bouleversé le plan, contraignant le groupe à changer de braquet et de dirigeants en 2011. Depuis, SunGard a vendu ou scindé plusieurs pans d’activités représentant près de 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires cumulés soit près d’un tiers de son périmètre. Dans ce nouveau format, le groupe indique avoir dégagé de la croissance de chiffre d’affaires aux cours de 5 des 6 derniers trimestres. Entre 2010 et 2014, son Ebitda est passé de 703 à 765 millions de dollars. Sa dette a été abaissée dans le même temps de 8 milliards à 4,7 milliards. Retraitée de la trésorerie, elle représente encore près de 5 fois l’Ebitda.

Le consortium de fonds qui porte la participation depuis dix ans a déjà partiellement profité de ce redressement. Il a fait remonter 720 millions de dollars fin 2012 en réendettant la société (dividend recap).

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