EDF ne veut pas reprendre l’activité réacteurs d’Areva à n’importe quel prix

Le producteur d'électricité est officiellement prêt à participer au plan de sauvetage d’Areva mais ne veut pas garantir ses passifs.
Olivier Pinaud

Areva vit probablement ses derniers jours dans sa configuration actuelle. Construit par Anne Lauvergeon, l’ancienne présidente du directoire du groupe de nucléaire, le modèle intégré, des mines au retraitement du combustible, en passant par les réacteurs, risque de ne pas résister au plan de sauvetage en cours d’élaboration. Le schéma a été confirmé hier par Jean-Bernard Lévy.

Dans un entretien au Figaro, le PDG d’EDF officialise son intention de racheter l’activité réacteurs nucléaires d’Areva. «Dans quelques jours, nous devrions être en mesure de faire nos propositions à Areva et au gouvernement», a indiqué Jean-Bernard Lévy.

Toutefois, EDF fixe plusieurs conditions à son intervention. Le prix en est une. «La transaction ne peut se faire qu'à un prix de marché», a prévenu Jean-Bernard Lévy afin de s’assurer que le groupe ne surpayera pas une activité en difficulté. La division réacteurs et services d’Areva n’a pas dégagé de résultat opérationnel positif depuis 2005. Areva NP, qui porte ces activités, souffre notamment du passif de l’EPR finlandais. Le chantier, dont le coût a doublé par rapport aux prévisions initiales, a contraint Areva à cumuler 4,6 milliards d’euros de provisions. D’où la seconde condition fixée par Jean-Bernard Lévy: «Prévoir des garanties pour qu’EDF ne soit pas exposé aux risques liés au passé d’Areva, notamment en Finlande».

EDF s’engagerait de son côté à assurer une autonomie à ce qui deviendrait l’une de ses filiales, notamment afin de lui permettre de signer des contrats avec d’autres producteurs d’électricité. Son capital pourrait être ouvert à d’autres partenaires. Jean-Bernard Lévy a indiqué avoir déjà été approché.

Le schéma ouvertement défendu par EDF ne fait pas l’unanimité chez Areva. «En tant que président d’Areva, j’ai une préoccupation: je veille à l’intérêt social d’Areva. Et dans ce contexte, le scénario qui sera retenu doit d’une part faire du sens industriel (...) et permettre le maintien des compétences», a déclaré Philippe Varin, le président du conseil de surveillance d’Areva lors de l’AG d’EDF, dont il est administrateur. L’Etat, actionnaire majoritaire des deux entreprises, devra trancher. Une réunion est programmée le 3 juin à l’Elysée.

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