EDF fait activement évoluer son profil de dette

Le groupe d'électricité a profité d’un marché favorable pour placer 4,7 milliards de dollars de dette senior et 4 milliards d’euros d’hybrides
Olivier Pinaud

EDF n’a pas attendu bien longtemps pour profiter de l’ouverture des marchés obligataires. Le groupe d’électricité a monopolisé le marché du crédit corporate cette semaine en plaçant 4,7 milliards de dollars de dette senior et 4 milliards équivalents euros en titres hybrides. «L’opération combinée, en neuf tranches différentes et trois monnaies, a permis de capter toute l’attention des investisseurs pendant trois jours et de créer un cercle vertueux. Au total, le livre d’ordres a atteint 27 milliards d’euros», explique Stéphane Tortajada, le directeur du financement et des investissements d’EDF. Les placements étaient dirigés par Citi, Credit Suisse et SG CIB.

En agissant rapidement en début d’année, le producteur d’électricité se prémunit d’une remontée attendue des taux et profite d’une demande en dollars extrêmement soutenue notamment pour le crédit des émetteurs de la zone euro. Le tout avec un effet change favorable. «Le retour euro est très attractif. Le coupon moyen de dette senior ressort à 3,27% en dollar et passe à 1,87% en euro», indique Stéphane Tortajada.

Avec cette émission de 4 milliards de dollars, EDF renforce son exposition dans cette monnaie. Le billet vert représente désormais environ 15% de sa dette senior (44 milliards d’euros), cinq points de plus qu’auparavant. La forte demande lui a même permis de placer une tranche à 100 ans. Cette nouvelle dette senior, d’une maturité moyenne de 23,7 années, contribuera à refinancer les 6 milliards d’euros de lignes qui arrivent à échéance cette année, y compris celles d’Edison.

Quant à la dette hybride, les 4 milliards équivalents euros suivent l’émission record de 6,2 milliards d’euros de janvier 2013. «Nous souhaitons constituer un montant de dette subordonnée cohérent au regard de notre portefeuille d’actifs en développement qui ne produisent pas encore d’Ebitda. Cette seconde émission de dette hybride permet aussi de constituer une courbe de dette subordonnée, ce qui est important pour les investisseurs», indique Stéphane Tortajada. Le groupe souhaiterait monter jusqu’à 12 milliards d’euros. Il y aura donc une troisième phase d’émission, l’an prochain ou en 2016.

Après ces placements, et même s’il n’est pas sous pression pour émettre, EDF regardera les opportunités qui pourraient se présenter. Fin 2013, le groupe avait par exemple profité de la naissance du marché des «obligations vertes» pour lever 1,4 milliard d’euros.

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