Derichebourg n’échappe pas à son profil cyclique

Le spécialiste du recyclage de métaux industriels chute en Bourse après une baisse de ses résultats semestriels.
Derichebourg, recyclage des métaux
Le groupe est affecté par la baisse du prix de la ferraille et la hausse des coûts de l’énergie  -  © Capture écran Derichebourg

Derichebourg a mené le bal de replis boursiers jeudi à Paris avec un plongeon de 6,5%, à 4,90 euros, en fin de journée, à un plus bas de plus de six mois, après la publication de résultats en baisse au titre du premier semestre de son exercice 2022-2023. Le spécialiste du recyclage de métaux industriels voit ses comptes plombés par le recul des cours des métaux et par la hausse des coûts de l’énergie.

Pour le semestre achevé à la fin mars, le bénéfice net du groupe s’est établi à 72 millions d’euros, contre 117,8 millions d’euros au premier semestre 2021-2022. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) courant est ressorti à 179,2 millions d’euros au premier semestre, contre 227,2 millions d’euros un an plus tôt. Le chiffre d’affaires du groupe s’est inscrit à 1,82 milliard d’euros, contre 2,09 milliards d’euros à la même période de l’exercice précédent.

Performances inférieures aux attentes

Selon un consensus établi par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un Ebitda de 181 millions d’euros et sur un chiffre d’affaires de 1,87 milliard d’euros.

Le groupe a notamment souffert d’une baisse de ses ventes de ferraille, en lien avec le ralentissement de l’activité dans l’industrie sidérurgique. «Le prix de tous les métaux traités par le groupe s’est inscrit en recul marqué par rapport à l’an passé, de l’ordre de 205 euros par tonne, soit 9% environ», a souligné Derichebourg.

La division recyclage a enregistré une baisse de 13,9% de son chiffre d’affaires, à 1,73 milliard d’euros. En données comparables, les volumes de la division ont reculé de 18% par rapport à la même période de l’exercice précédent, «globalement en ligne avec [l’évolution de] la production d’acier européenne et turque», précise TP Icap Midcap. Le bureau d’analyse note une «dégradation plus forte que prévu des volumes» de la principale division de Derichebourg, qui traverse un «bas de cycle».

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Un œil sur la croissance externe

Les activités de services aux collectivités ont, quant à elles, progressé de 16%, à 90,1 millions d’euros, grâce au démarrage de plusieurs contrats de collecte et de tri des déchets. Cependant, la mise en équivalence de la branche Multiservices (DMS), reprise par Elior dans le cadre d’une transaction qui a permis à Derichebourg de se renforcer au capital du groupe de restauration collective, a amputé la société d’une partie de son chiffre d’affaires et accru le poids du recyclage, dont l’activité est étroitement liée au cycle économique.

«Dans un contexte de guerre entre la Russie et l’Ukraine, d’inflation, de hausse des taux d’intérêt et d’interrogations sur l’évolution de l’économie en Europe et aux Etats-Unis, le groupe demeure confiant dans l’avenir de son métier et de son business model», a indiqué Derichebourg. Une confiance nuancée par les analystes d’Oddo BHF, qui estiment que «les perspectives de court terme restent aléatoires».

Le groupe a précisé qu’il poursuivrait au deuxième semestre son programme d’investissements et qu’il étudiait toujours des possibilités de croissance externe.◆

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