Dell tente son va-tout en convoitant EMC

Le fabricant d’ordinateurs veut acquérir la société de stockage de données pour se rapprocher des entreprises. Mais ses capacités financières sont limitées.
Antoine Landrot

Une nouvelle acquisition d’envergure se profile aux Etats-Unis. Selon la presse anglo-saxonne, Dell négocie l’acquisition le spécialiste du stockage de données EMC. Selon la chaîne CNBC, le troisième fabricant mondial d’ordinateurs pourrait proposer plus de 27 dollars par action EMC, soit une prime de 4% par rapport à son cours de clôture mercredi soir (25,96 dollars) pour une valeur de titres d’au moins 52 milliards de dollars (plus de 46 milliards d’euros), sans compter une éventuelle reprise de la dette d’EMC.

L’opération, qui serait la plus importante de l’année dans le secteur des technologies (dépassant nettement l’offre d’acquisition d’Avago sur Broadcom pour 37 milliards de dollars), pourrait être annoncée la semaine prochaine. Les deux groupes ne font aucun commentaire.

Serait incluse dans la transaction la filiale cotée VMware, spécialisée dans les logiciels de «virtualisation» des réseaux et des données, qu’EMC contrôle à 81% et qui capitalise quelque 34 milliards de dollars à elle seule. Selon certaines sources citées par Bloomberg, EMC serait retiré de la cote, contrairement à VMware, dont une partie de la participation de sa maison-mère pourrait être vendue sur le marché afin de lever des fonds.

Le rachat de trop ?

Une cession totale fait partie des scénarios envisagés par certains analystes, étant donné qu’EMC subi la pression de l’investisseur activiste Elliott Management Group, qui considère que la structure de l’entreprise, résultant de l’amalgame de plusieurs activités, détruit beaucoup de valeur.

CNBC ajoute que la transaction nécessiterait la mise en place de 40 milliards de dollars de financement, sous forme de prêt bancaire et/ou d’émission obligataire. Selon Bloomberg, les banques JPMorgan, Barclays et Credit Suisse ont été contactées pour l’occasion.

Si l’action EMC a terminé hier en hausse de 4,7% à 27,18 dollars, l’opération soulève de gros doutes dans la communauté financière, qui se demande s’il ne s’agit pas du rachat de trop. D’une part, Dell capitalise deux fois moins que sa cible. D’autre part, il est déjà endetté d’une douzaine de milliards de dollars.

Si une telle opération se concluait avec succès, Dell (sorti de la cote en 2013 par son fondateur Michael Dell et le fonds Silver Lake) parviendrait à accroître sa présence auprès des entreprises, conformément au virage pris par le groupe pour concurrencer Hewlett-Packard et IBM.

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