Dassault Aviation va bénéficier de l’effet de levier des contrats du Rafale

L’usine d’assemblage du groupe peut absorber sans investissement important la montée des cadences engendrée par le gain des trois contrats à l’export.
Olivier Pinaud

C’est officiel. Dassault Aviation a signé hier à Doha le contrat de vente de 24 Rafale avec le Qatar, troisième contrat à l’exportation pour son avion de combat depuis le début de l’année après ceux conclus avec l’Egypte et l’Inde. François Hollande avait fait le déplacement au Qatar pour assister, aux côtés de l'émir Cheikh Tamin ben Hamad Al Thani, à la signature.

Le montant du contrat s'élève à 6,3 milliards d’euros, dont une partie non précisée pour des missiles fournis par MBDA, la filiale d’Airbus Group. Ce contrat montre que «la France est regardée comme un pays fiable, en qui il est possible de donner sa confiance», a souligné François Hollande, qui s’est réjoui «des centaines, pour ne pas dire des milliers d’emplois dans beaucoup de régions» qui seront créés grâce à ces trois contrats. Ils portent au total sur 84 avions.

D’autres contrats pourraient suivre. Outre la Malaisie avec laquelle des négociations sont en cours pour 16 avions de combat, les Emirats arabes unis réfléchissent eux aussi à s'équiper en Rafale, face aux tensions dans la région du Moyen-Orient. Les discussions portent sur une commande qui pourrait aller jusqu'à 60 appareils.

Mais d’ores et déjà, avec ses trois contrats à l’export, les premiers depuis le lancement du programme Rafale en 1988, Dassault Aviation s’est assuré plusieurs années de visibilité. Les livraisons de Rafale pour le Qatar commenceront à la mi-2018 au rythme d’un par mois, onze par an, selon le ministère de la Défense. Couplées à celles pour l’Inde et l’Egypte, elles vont permettre de mieux amortir l’usine d’assemblage de Mérignac à côté de Bordeaux. Elle assemble actuellement un Rafale par mois pour le compte de l’armée française. La cadence pourrait monter dès 2017 à 1,5 Rafale par mois, une partie des appareils destinés à la France étant réorientée vers les contrats à l’export.

Les analystes d’Oddo rappellent que «la hausse des cadences de production n’entrainera pas d’investissement significatif supplémentaire». Lors de la présentation des résultats annuels 2014, Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, avait indiqué que la chaîne actuelle pouvait monter jusqu'à 2,5 Rafale par mois, d’où un effet de levier fort. «A titre d’illustration, le doublement de la production à horizon 2018 amènerait un relèvement de notre résultat d’exploitation estimé de 15%», calculent les analystes d’Oddo.

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