Cinven concentre le marché européen de l’analyse médicale

Après Labco, le fonds a acquis Synlab pour 1,85 milliard d’euros, selon l’un des protagonistes, soit un multiple digne des leaders mondiaux.
Antoine Landrot

Cinven n’a pas trainé: un mois après l’acquisition du français Labco, le fonds a annoncé vendredi le rachat du laboratoire d’analyses médicales Synlab auprès de BC Partners. D’après l’un des protagonistes, la valeur d’entreprise du groupe bavarois atteint 1,85 milliard d’euros, tandis qu’un autre évoque la somme de 1,7 milliard. Dans le premier cas, cela représente un multiple de près de 14,5 fois l’Ebitda du groupe mesuré sur les 12 derniers mois et très proche de 13 fois son Ebitda annualisé pour 2015.

BC Partners, conseillé par Rothschild et JPMorgan, peut s’estimer satisfait: il va retirer 900 millions d’euros de la vente et réaliser un multiple de cession de 2,7. Il avait acquis Synlab en décembre 2009 pour une valeur d’entreprise de 618 millions d’euros, soit 8,1 fois son Ebitda de l’exercice 2009.

De son côté, Cinven, qui faisait notamment face, selon un témoin, à Carlyle et EQT Partners, a cassé sa tirelire. La valeur du laboratoire équivaut, voire dépasse, celle des leaders du secteur. Ainsi, les américains LabCorp et Quest Diagnostics affichent respectivement une valeur de 14,3 et 10 fois leur Ebitda annualisé au premier trimestre 2015, tandis que l’australien Sonic Healthcare, premier exploitant de laboratoires en Europe devant Synlab, valorise entre 13 et 14 fois son Ebitda. Labco, lui, a été acquis à un multiple bien inférieur (8,5 fois l’Ebitda 2015).

Cinven confirme sa volonté de jouer un rôle central dans la consolidation du secteur sur le Vieux Continent, très éclaté. Ainsi, les numéros un et deux n’occupent que 5% du marché européen, contre 45% aux Etats-Unis. En France, les quatre premiers laboratoires (dont Labco) ne contrôlent que 23% du marché en valeur.

La complémentarité de Synlab (765 millions d’euros de revenus) et de Labco (650 millions) est forte, tant géographiquement qu’en typologie de payeurs. Le premier est essentiellement présent dans les pays germanophones, en Europe centrale et du Nord, tandis que second se concentre dans le sud et l’ouest de l’Europe. Leur quasi-absence de chevauchement n’oblige pas Cinven à procéder à une fusion opérationnelle.

En revanche, les deux équipes dirigeantes partageront le même mécanisme d’intéressement, tandis que les deux groupes partageront à terme la même structure financière. Selon nos informations, un prêt-relais est déjà garanti par plusieurs banques pour l’acquisition de Synlab, qui devrait être refinancé avec la dette de Labco par une émission obligataire.

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