
«Choose France» : Emmanuel Macron veut séduire les investisseurs avec la réindustrialisation

Emmanuel Macron prolonge son opération séduction auprès des investisseurs. Il poursuivra ce lundi sa séquence sur le thème de la «réindustrialisation» de la France, cette fois en recevant au Château de Versailles 200 chefs d’entreprises étrangers et investisseurs, lors de la sixième édition du sommet de Choose France, destiné à promouvoir l’attractivité de la France auprès des grandes entreprises étrangères.
«La France n’a jamais été aussi attractive», assure-t-on à l’Elysée, en citant la dernière étude du cabinet E&Y, publiée le 10 mai. Selon celle-ci, pour la quatrième année consécutive, l’Hexagone arrive en tête du classement européen des destinations d’accueil des investissements directs étrangers (IDE), avec 1.259 nouveaux projets recensés en 2022. Dans le secteur manufacturier, avec 547 projets, la France reste la première destination pour les implantations et extensions d’usines.
Ce lundi, Emmanuel Macron doit avoir des rencontres bilatérales avec les dirigeants de Pfizer, du distributeur indonésien CT Corp, Disney, NovoNordisk, ArcelorMittal, ainsi que Solvay.
10,5 milliards d’euros d’investissements
Selon l’Elysée, cette année, un «record» devrait être atteint avec 25 projets d’investissements annoncés, pour un montant attendu de 13 milliards d’euros.
Trois entreprises-clé dans la santé promettent au total plus d’un milliard d’euros d’investissements. Avec au premier chef le groupe pharmaceutique américain Pfizer, qui doit investir 500 millions d’euros ces quatre prochaines années, dans «la production, les essais cliniques et la R&D», précisent les services de l’Elysée, ainsi que le groupe britannique GSK (400 millions d’euros), qui devrait financer la production de son inhalateur contre l’asthme Ventoline sur ses trois sites français, à Evreux, Mayenne et Saint-Amand les Eaux (Nord).
Autre gros investisseur, Ikea. Le groupe suédois d’ameublement promet d’investir 906 millions d’euros d’ici 2026, qui s’ajouteront aux 650 millions annoncés l’an dernier, «contribuant à sa transition écologique et énergétique», d’après le dossier de presse.
D’autres investissements, plus modestes, sont annoncés, notamment dans l’industrie décarbonée. L’opérateur portugais de bornes de recharges PowerDot prévoit 140 millions d’euros d’investissements. Iveco (Italie) investit 115 millions d’euros sur les sites d’Annonay (Auvergne) et Bourbon-Lancy (Bourgogne) pour produire des véhicules électriques et à hydrogène.
Autre projet, annoncé à la presse dimanche, Holosolis, émanation du groupe InnoEnergy, qui regroupe plusieurs partenaires européens, va ouvrir une première usine de production de cellules et de modules photovoltaïques à Sarreguemines (Grand Est) via un investissement de 710 millions d’euros, avec 3.000 emplois à la clé, indique l’Elysée.
En outre, d’autres groupes s’engagent sur des recrutements. La banque d’investissement américaine Morgan Stanley promet de créer «200 nouveaux CDI d’ici à 2025» à Paris, la France devenant ainsi son principal hub européen financier. Par ailleurs, elle devrait créer un fonds d’investissement pour les entreprises cotées.
Du côté des groupes technologiques, l’équipementier suédois Nokia a annoncé vouloir recruter jusqu'à 500 personnes, d’ici à trois ans, sur ses sites de Saclay (Ile-de-France) et de Lannion (Bretagne), «pour ses projets sur le réseau 5G mobile avancé et la 6G», selon Bercy.
Deux «gigafactories» à Dunkerque
Vendredi dernier, lors d’un déplacement à Dunkerque (Nord), le chef de l’Etat a déclaré que la société chinoise XTC, spécialiste dans les composants de batteries lithium, allait ouvrir une usine à Dunkerque dans le cadre d’une coentreprise avec le français Orano, pour un investissement de 1,5 milliard d’euros.
La veille, la société taïwanaise ProLogium avait confirmé avoir choisi Dunkerque pour l’ouverture de sa première gigafactory de batteries électriques solides à l'étranger, un investissement total de 5,2 milliards d’euros et 3.000 emplois créés. Il sera financé en majeure partie sur les fonds propres de la société et l'émission de dettes, mais aussi par des aides publiques.
A lire aussi: L’Elysée veut se distinguer dans la «réindustralisation» de la France
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