Celgene reprend l’initiative dans les anticancéreux

La biotech américaine va s’emparer d’Impact Biomedicines pour un montant initial de 1,1 milliard de dollars. Le prix pourra grimper jusqu’à 7 milliards.
Yves-Marc Le Réour

Celgene repasse à l’offensive. La société biotechnologique, basée dans le New Jersey, avait perdu 30% de sa valeur boursière en octobre suite aux résultats décevants d’un candidat médicament contre la maladie de Crohn et à l’abaissement de ses objectifs financiers pour 2020. Conseillée par Credit Suisse, elle vient de conclure un accord avec son homologue californienne Impact Biomedicines qu’elle projette d’acquérir pour un montant initial de 1,1 milliard de dollars (917 millions d’euros). Cette dernière a développé le fedratinib, traitement expérimental contre la myélofibrose, une forme rare de cancer de la moelle osseuse.

L’opération devrait être bouclée au premier trimestre 2018. Une somme complémentaire de 1,4 milliard de dollars sera versée aux actionnaires de la cible si la Food and Drug Administration (FDA) valide certaines étapes réglementaires pour le fedratinib. Il faudra y ajouter jusqu’à 4,5 milliards «si les ventes nettes annuelles dépassent le seuil des 5 milliards de dollars». La transaction, susceptible d’atteindre 7 milliards de dollars, en ferait l’une des plus importantes opérations de croissance externe de Celgene. La biotech se prépare à la concurrence de génériques à partir de 2022 pour son médicament vedette Revlimid, utilisé contre certains lymphomes.

L’acquéreur «a judicieusement structuré la transaction» de façon à ne pas surpayer sa cible, juge Michael Yee, analyste chez Jefferies. Sur la base des derniers essais cliniques, une demande d’autorisation de mise sur le marché du fedratinib contre la myélofibrose est prévue pour mi-2018. Celui-ci est également testé contre la maladie de Vaquez, caractérisée par un excès de globules rouges dû à une hyperproduction de la moelle osseuse.

Conseillée par PJT Partners, Impact Biomedicines est détenue par ses dirigeants et par les fonds de capital-risque Medicxi et Oberland Capital. Elle a été créée en 2016 par John Hood, son directeur général actuel, qui avait déjà travaillé sur le fedratinib chez TargetGen, acquise par Sanofi pour 75 millions de dollars en 2010. Le laboratoire français en avait interrompu le développement en 2013 après la constatation d’effets neurologiques indésirables chez certains patients.

Celgene a indiqué hier prévoir pour cette année un chiffre d’affaires compris entre 14,4 et 14,8 milliards de dollars ainsi qu’un bénéfice ajusté par action de 8,70 à 8,90 dollars, tous deux conformes aux attentes. L’action s’est néanmoins repliée de 0,77%, ce qui correspond à une capitalisation de 82 milliards de dollars.

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