Bouygues veut marquer des points dans la bataille pour SFR

Opposé à Numericable, le groupe a relevé la partie en numéraire de son offre pour la porter à 11,4 milliards d’euros
Antoine Duroyon

Pour faire peser la balance de son côté, Bouygues semble prêt à y mettre le prix. De sources concordantes, le conseil d’administration du groupe s’est réuni hier pour avaliser un relèvement de la partie en numéraire de son offre sur SFR. Cette dernière passerait de 10,5 milliards d’euros à 11,4 milliards, à laquelle s’ajouterait une participation de 46% dans l’ensemble Bouygues Telecom - SFR. Une proposition améliorée qui devait parvenir entre les mains de Vivendi avant la fin de la journée, date-butoir.

Après avoir lancé un signal aux autorités de la concurrence, en négociant un accord avec Free pour la cession du réseau mobile et des fréquences de Bouygues Telecom, le groupe dirigé par Martin Bouygues veut afficher sa détermination en témoignant à Vivendi d’un effort tangible. Son rival Numericable propose 10,9 milliards d’euros en cash et une participation de 32% dans l’entité combinée Numericable-SFR mais les détails de son offre restent masqués. Dans un entretien au journal Les Echos, Patrick Drahi, le PDG d’Altice, principal actionnaire de Numericable, a ainsi refusé de se prononcer sur les 12 milliards d’euros de synergies que promettrait son projet. Si le dirigeant a formellement assuré qu’il ne modifierait pas les termes de son offre, qui reste valable jusqu'à vendredi soir, il a pu jouer sur d’autres leviers. D’après Le Figaro, les engagements pour l’emploi seront inscrits, le cas échéant, dans les accords de licence conclus avec l’autorité de régulation du secteur.

«Au-delà de l’aspect quantitatif, il y a dans ces offres une partie plus subjective; avec une participation dans un ensemble dont il faut évaluer les sous-jacents, et cela dépend aussi des synergies», rappelle une source proche du dossier.

Le comité ad hoc d’administrateurs mis en place par Vivendi doit instruire le dossier dans la journée, à la veille d’une réunion du conseil de surveillance, sous la présidence de Jean-René Fourtou. Le conseil, qui compte parmi ses membres Vincent Bolloré et Claude Bébéar, débutera l’examen des offres, sans garantie qu’une décision soit prise dans la foulée. Une fois la meilleure proposition retenue, une phase de négociations exclusives s’ouvrira avec son promoteur.

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