Bercy veut accompagner la consolidation du secteur automobile

Le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, créé en 2008, se mue en Fonds Avenir Automobile pour créer de «nouveaux champions».
Bruno de Roulhac

Pour sa première visite au Mondial de l’automobile de Paris comme ministre de l’Economie, Emmanuel Macron a dévoilé les nouvelles ambitions du gouvernement pour un secteur qui essaye de renaître après cinq années de crise. Le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), créé fin 2008, et qui est intervenu au capital d’une trentaine de sous-traitants, sera transformé en Fonds Avenir Automobile (FAA). Il faut passer d’un «outil d’urgence» à un outil pour créer de «nouveaux champions», explique le ministre.

Le FAA, doté immédiatement de 270 millions d’euros (le FMEA disposait de 600 millions d’euros apportés à parité par Renault, PSA et le Fonds stratégique d’investissement) se concentrera sur trois axes. D’une part, la gouvernance du fonds sera réformée pour assurer l’autonomie complète de sa gestion par rapport aux constructeurs qui resteront les principaux investisseurs. Certains équipementiers s'étaient plaints de la position favorable dont abusaient parfois les constructeurs d’automobiles, à la fois investisseurs et donneurs d’ordres. D’autre part, le capital du fonds sera ouvert à d’autres investisseurs privés, notamment étrangers. Enfin, le FAA étudiera la possibilité d’un outil complémentaire de garantie pour faire face aux besoins des sous-traitants du secteur automobile. La réforme sera mise en œuvre par Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, en concertation avec les grands industriels du secteur. Le FAA devra être opérationnel d’ici à la fin de l’année.

Parallèlement, Bercy lancera une «task force» destinée à centraliser «sous le sceau de la confidentialité» les informations des constructeurs et des grands équipementiers sur leurs sous-traitants de rang 1. Ce groupe devra inciter à une consolidation du secteur, en intervenant auprès des dirigeants d’entreprise, avec le soutien des donneurs d’ordre, de la Direction générale des entreprises, de l’AFII et de Bpifrance. Michel Rollier, président de la Plate-forme de la filière automobile, devra mettre en place cette «task force» avant la fin de l’année.

Bercy propose enfin une série de mesures pour relancer le secteur, dont un «superbonus» pour les zones urbaines afin de lutter contre la pollution, qui s’ajoutera au bonus écologique, maintenu en 2015. Au mieux, 10.000 euros de bonus seront accordés pour l’achat d’un véhicule électrique.

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