
Bayer doit encore rendre son pôle agricole plus performant
La confiance affichée par Bayer pour l’ensemble de l’exercice 2021 tient aux bons résultats de son pôle pharmaceutique. Au troisième trimestre, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) du groupe allemand a progressé de 16,4% à 2,09 milliards d’euros en rythme annuel, dépassant ainsi le consensus qui tablait en moyenne sur 1,94 milliard. Son cash-flow libre a augmenté de 58% à 1,95 milliard. Le groupe a notamment tiré parti d’une forte demande pour ses médicaments en vente libre et du succès des prescriptions d’Eylea, un traitement contre la cécité liée à la DMLA. Il anticipe dorénavant «un bénéfice par action annuel compris entre 6,50 euros et 6,70 euros, hors effets de change», contre une fourchette antérieure comprise entre 6,40 euros et 6,60 euros.
Sa division Crop Science (sciences végétales), qui regroupe ses activités dans les produits agricoles, n’a pas encore surmonté l’impact négatif lié à l’acquisition du canadien Monsantoen 2016. Bayer a depuis lors été contraint de payer plusieurs milliards de dollars en frais de justice aux Etats-Unis à la suite de plaintes accusant le Roundup, principal herbicide de Monsanto, d’être à l’origine de cancers. D’un point de vue opérationnel, Bayer s’est laissé distancer l’an dernier sur le marché américain par son plus proche rival, Corteva, dans une course au lancement de nouvelles semences de soja qui résistent à certains désherbants. Si la division a amélioré ses résultats durant l’été, elle avait été fortement pénalisée par la hausse du prix des matières premières au deuxième trimestre.
Liam Condon, qui dirige cette division, a fait savoir qu’il avait l’intention de quitter le groupe au 31 décembre prochain, avec deux ans d’avance par rapport à la fin prévue de son mandat, en vue de «poursuivre d’autres opportunités de carrière». Il sera remplacé par Rodrigo Santo, numéro deux de la division Crop Science depuis juin dernier en tant que directeur de l’exploitation. Le dirigeant fera également son entrée au sein du directoire présidé par Werner Baumann.
Bien que le président du conseil de surveillance, Norbert Winkeljohann, ait salué le travail effectué «durant plus de 30 ans» par Liam Condon au sein de Bayer, notamment ses efforts pour intégrer les activités de Monsanto, il a également souligné le besoin de «réaliser pleinement le potentiel significatif de création de valeur» découlant de la transformation des activités agricoles du groupe. Un échec pourrait conduire Bayer à envisager une séparation entre ses deux principales branches.
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