
Ball et Rexam devront batailler pour créer le numéro un mondial des canettes
«La Ball est dans le camp des régulateurs.» Les analystes d’AlphaValue ont bien résumé, à leur manière, le défi posé au groupe américain d’emballages Ball Corporation. Celui-ci a annoncé hier une offre d’achat amicale sur son concurrent britannique, Rexam, fournisseur des géants de la boisson comme AB InBev ou Coca-Cola.
L’offre mixte de 407 pence en cash et 0,04568 action Ball valorise l’action Rexam à 628 pence, soit une prime de 40% sur le cours de la cible avant la révélation des discussions entre les deux groupes début février. Rexam est valorisé au total à 4,43 milliards de livres (6 milliards d’euros), hors dette. Ball financera notamment l’acquisition avec un prêt relais de 3,3 milliards de livres fourni par Deutsche Bank, BofA Merrill, Goldman Sachs, Keybanc Capital Markets, RBS et Rabobank.
Ensemble, les deux groupes formeraient le numéro un mondial incontesté des canettes, avec 15 milliards de dollars de revenus. C’est là que le bât blesse. Selon Morningstar, les parts de marché du nouveau groupe atteindraient 60% en Europe et 69% en Amérique du Nord. Des cessions d’actifs sont à prévoir pour décrocher l’accord des autorités de la concurrence. Hier, les dirigeants de Ball ont assuré que d’éventuels désinvestissements n’affecteraient pas le montant cible des synergies, de 300 millions de dollars au bout de 3 ans. Et ils ont insisté sur la complémentarité géographique des deux groupes.
Si les antitrusts imposent de vendre des actifs représentant plus de 1,58 milliard de dollars de revenus annuels en 2014, la transaction tombera cependant à l’eau. Rexam a pris ses précautions, en négociant des breakup fees très élevées. Faute d’obtenir le feu vert des autorités, Ball devra verser au britannique une indemnité de 302 millions de livres, soit 7% de la valeur du deal. Et si le conseil d’administration de l’américain renonce à l’offre, le dédommagement sera de 129 millions, soit 3%.
Le marché semble d’ailleurs réservé sur les chances de succès de la transaction, du moins sans cessions d’envergure. Le titre Rexam a fini en hausse de 6,05% seulement à 569,50 pence. Si l’offre va au bout, elle fera les beaux jours de Lazard AM (10,44% du capital de la cible), Franklin (6,4%) et BlackRock (5,58%). Sans parler des nombreux conseils: Greenhill (lead), Deutsche Bank et Goldman Sachs pour Ball, avec Skadden Arps et Axinn Veltrop comme avocats, et Rothschild, Barclays, Credit Suisse Merrill Lynch et le cabinet Freshfields du côté de Rexam.
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Affaire Legrand-Cohen: la patronne de France Télévisions accuse CNews d'être «une chaîne d'extrême droite»
Paris - CNews est «une chaîne d’extrême droite», a accusé la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, dans une interview au Monde publiée jeudi, en plein conflit entre l’audiovisuel public et les médias de la galaxie Bolloré au sujet de l’affaire Legrand-Cohen. «Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d'être une chaîne d’extrême droite!», a déclaré la dirigeante du groupe public, qui emploie pour la première fois ce qualificatif au sujet de la chaîne info, première de France en part d’audience. Mme Ernotte Cunci et son homologue de Radio France, Sibyle Veil, ont été entendues mercredi par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, au sujet de l’affaire Legrand-Cohen. Les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen sont accusés de connivence avec le PS après la diffusion début septembre, par le magazine conservateur L’Incorrect, d’une vidéo les montrant en pleine conversation avec deux responsables socialistes. Cette affaire a provoqué un conflit inédit, à un an et demi de la présidentielle de 2027. D’un côté, les médias privés dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, dont CNews et la radio Europe 1, accusent l’audiovisuel public de parti pris pour la gauche. De l’autre, France Télévisions et Radio France contre-attaquent et en appellent à l’Arcom et aux pouvoirs publics. «La galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public, réclame sa privatisation, et l’exprime avec violence (...). A un moment, il faut dire stop», tonne Mme Ernotte Cunci dans Le Monde. «Ce qui m’inquiète désormais, c’est qu’une partie du personnel politique prend pour argent comptant ce qui est affirmé, et repris sur les réseaux sociaux, sans vérifier ce qui s’est vraiment passé ; c’est ce qu’on appelle la post-vérité», poursuit-elle, en faisant le parallèle avec les Etats-Unis de Donald Trump. Interrogée sur le fait de savoir si l’audiovisuel public était suffisamment soutenu par l’Etat et les politiques, elle a répondu: «Je pose la question». «Si ce soutien consiste à garantir l’indépendance de l’audiovisuel public, donc un financement pérenne, alors on ne l’a pas», a-t-elle développé, dans un contexte de fortes restrictions budgétaires. Par ailleurs, Mme Ernotte Cunci a affirmé qu’elle n'était plus favorable au projet de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public sous une holding commune, porté par la ministre de la Culture sortante Rachida Dati. «J’ai toujours défendu l’union, mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les conditions ont changé. L’urgence est de donner des garanties sur notre indépendance», a expliqué la patronne de France Télévisions pour justifier ce revirement. © Agence France-Presse -
Journée de grève: Bruno Retailleau annonce qu'un «sabotage» a été déjoué dans le Morbihan
Paris - Une tentative de sabotage sur le réseau d’eau dans le Morbihan a été déjouée et «des points de blocage débloqués» en région parisienne, a annoncé jeudi Bruno Retailleau, promettant d'être «intraitable» en cas de débordements lors de la journée de grève du 18 septembre. «Dans le Morbihan, il y a eu une tentative de sabotage sur un réseau d’eau, il y a une vanne qui était fermée», a expliqué le ministre démissionnaire de l’Intérieur à la presse lors d’un déplacement porte d’Orléans. «On a eu des tentatives de blocages sur Paris. Autour de Paris, c’est des dépôts de bus à Aubervilliers, par exemple, à Saint-Denis. On a déjà débloqué un certain nombre de blocages. D’autres tentatives sont en cours, elles subiront le même sort: nous débloquerons les dépôts partout en France», a encore assuré Bruno Retailleau. Entre 5 et 8.000 «individus dangereux» «venus mettre le désordre» sont attendus lors de cette journée de mobilisation à travers la France, où jusqu'à 900.000 personnes pourraient descendre dans la rue, une première depuis le mouvement contre les retraites de 2023, qui avait régulièrement réuni un million de manifestants. «La consigne est très très claire: dès qu’il y a le moindre dérapage, il faut que les forces de l’ordre aillent au contact pour interpeller, pour remettre les individus à la justice. La consigne, elle est simple. C’est de ne supporter aucun blocage quand il y a blocage, c’est de ne supporter aucun blocage. Quand il y a blocage, on débloque», a poursuivi le ministre de l’Intérieur. «Nous serons intraitables.» Environ 80.000 policiers et gendarmes sont mobilisés sur l’ensemble du territoire, appuyés par vingt-quatre Centaures (dont huit à Paris), les véhicules blindés de la gendarmerie, et dix engins lanceurs d’eau (deux à Paris). Les points d’attention pour les forces de l’ordre restent, comme lors du mouvement «Bloquons Tout» du 10 septembre, les villes de Rennes, Nantes, Toulouse, Dijon, Lyon, Montpellier ou encore Bordeaux. Les organisations syndicales appellent à faire grève et à manifester pour contester des mesures budgétaires qualifiées de «brutales» annoncées cet été et que le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu n’a pour l’heure pas écartées. © Agence France-Presse -
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