Autodistribution signe son redressement avec une émission high yield

Le distributeur de pièces détachées automobiles a placé 240 millions d’euros pour refinancer la dette restructurée en 2009 et les prêts d’actionnaires
Olivier Pinaud

Passé au bord du gouffre par deux fois dans les années 2000, Autodistribution a retrouvé une trajectoire plus rectiligne. Le distributeur de pièces détachées automobiles et poids lourds a bouclé la semaine dernière une émission obligataire high yield de 240 millions d’euros. Elle permet de refinancer 180 millions d’euros de dette et de prêts d’actionnaires qui dataient de la restructuration de 2009 au cours de laquelle les prêteurs avaient renoncé à 70% de leurs créances, pour près de 400 millions d’euros, en échange de 20% du capital.

Offrant un coupon de 6,5% avec une maturité au 1er février 2019, l’opération a rencontré une forte demande. Le livre d’ordres aurait été couvert plus de 15 fois selon LCD News. Le placement était dirigé par JPMorgan, avec Oddo en second rang. Autodistribution a profité d’un contexte de marché porteur, entre une offre de nouveaux titres high yield limitée et une demande forte de la part des investisseurs.

L’amélioration du profil opérationnel de la société a fait le reste. En deux ans, l’Ebitda d’Autodistribution a doublé, pour passer de 25,5 millions d’euros fin 2010 à 50,9 millions d’euros fin octobre 2013 (dernier montant disponible). Le chiffre d’affaires 2013 devrait progresser par rapport aux 1,1 milliard d’euros de 2012. Enfin, le levier, insupportable avant la restructuration au-delà de 10 fois l’Ebitda, était revenu à 5,3 fois.

Après l’émission, «notre ratio de dette nette sur Ebitda est d’environ 3,4 fois, un niveau classique pour notre secteur d’activité», explique Christophe Gouthière, le directeur financier d’Autodistribution. Il devrait encore baisser dans l’avenir grâce aux cash-flows générés. De quoi retrouver de la souplesse. «Nous ne prévoyons pas d’acquisitions à l’étranger, compte tenu des faibles synergies qu’une telle opération générerait. En revanche, si nous n’avons pas de nouvelle cible de taille significative en France, nous n’excluons pas de nous renforcer dans certaines régions en fonction des opportunités», ajoute le directeur financier.

Selon Christophe Gouthière, «l’émission obligataire ne préfigure pas de modification du capital. A cette occasion, TowerBrook a réaffirmé son soutien à la société et à l’équipe de direction». Le fonds détient toujours 63% du capital. Investcorp, qui faisait partie du LBO d’avant 2009, et qui avait réinvesti au moment de la restructuration, conserve 18%. Le solde est entre les mains des anciens prêteurs et du management.

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