Arkema achève sa mue en cédant sa chimie vinylique au Suisse Klesch

L’opération amputera de 100 millions d’euros la trésorerie du chimiste français. Mais elle lui évitera de subir le retournement attendu du marché
Olivier Pinaud

Deux acquisitions en Chine dans la chimie de spécialités suivies de la cession de ses activités vinyliques au suisse Klesch. En l’espace de deux jours, Arkema a achevé la mue qu’il avait entreprise en 2006 lors de sa scission du groupe Total. En cinq ans, le chimiste est certes parvenu à hisser sa marge brute d’exploitation (Ebitda) de 6,2% à 14% fin septembre 2011, mais une nouvelle amélioration aurait été impossible sans une sortie des produits vinyliques (PVC, chlore, soude) dont la marge était nulle au troisième trimestre 2011 malgré plus de 400 millions d’euros engagés ces dernières années pour tenter de la redresser.

«Malheureusement, ces efforts se sont avérés insuffisants pour permettre au pôle vinylique de lutter d'égal à égal avec ses principaux concurrents et d’atteindre son équilibre financier», reconnaît Thierry Le Hénaff, le PDG d’Arkema.

Surtout, la division vinylique aurait été la première à souffrir du probable ralentissement du marché. Arkema s’attendait d’ailleurs à ce qu’elle essuie une perte au dernier trimestre. D’où cette sortie à tout prix pour le chimiste. La cession entraînera une charge exceptionnelle de 470 millions d’euros en 2011, avec un impact négatif d’environ 100 millions sur sa trésorerie, a précisé Arkema, assurant ainsi que sa division aura un bilan solide au moment de sa reprise par Klesch.

La cession intervient «avant le gros retournement de cycle que tout le monde attendait, donc même s’ils payent 100 millions d’euros pour s’en débarrasser, ce n’est pas dramatique, explique Patrick Lambert, analyste à la Société Générale. Le marché, qui appliquait une décote sur le titre en raison de son caractère cyclique et de l’effet pénalisant des produits vinyliques n’a plus de raison de le faire». Hier, le cours de l’action a bondi de 13,97% à 45,25 euros, soit un gain de capitalisation boursière de plus de 340 millions d’euros. En plus de réduire l’effet cyclique, la cession réduira la part de l’Europe dans le chiffre d’affaires, de 48% à 40%, les usines du pôle vinylique se situant sur le Vieux Continent.

L’opération devrait être finalisé au deuxième trimestre 2012. Gary Klesch, fondateur et président du groupe suisse, prévoit d’investir 70 à 80 millions d’euros d’ici deux à trois ans dans la division et assure ne pas prévoir de changement sur le plan de l’emploi. Selon lui, la nouvelle taille de sa société lui permettra de mieux rivaliser sur le marché.

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