
Altran vise une marge opérationnelle record en 2020

Arrivé en provenance d’Euronext fin juillet, Dominique Cerutti ne manque pas d’ambitions pour Altran. Le nouveau PDG du groupe de services de R&D et d’ingénierie a dévoilé un plan à 2020 visant à dégager à cet horizon une marge opérationnelle d’environ 13%, soit 3,5 points de plus que ce qu’Altran devrait réaliser en 2015. Ces 13% n’ont jamais été atteint depuis la bulle internet de 2000. Le chiffre d’affaires dépassera les 3 milliards d’euros, contre un peu moins de 2 milliards cette année.
«On pense que notre industrie est en train de bouger significativement», estime le PDG qui, avant Euronext, avait dirigé la branche Europe d’IBM. Selon lui, le marché de l’ingénierie et des services de R&D externalisés devrait atteindre 220 milliards d’euros d’ici à 2020 et devenir moins local et fragmenté car davantage basé sur l’utilisation du numérique. Le groupe veut s’appuyer sur cette mutation pour changer lui aussi sa façon de travailler.
L’exécution sera clé
La quasi-intégralité de l’amélioration de la marge d’ici à 2020 proviendra d’un plus grand usage des plates-formes offshore dans les pays à moindre coûts. En 2020, 15% du chiffre d’affaires d’Altran devra découler de ces plates-formes, avec environ 10.000 emplois à temps plein soit quasiment 4 fois plus qu’actuellement.
Autre poste d’amélioration: «l’excellence opérationnelle» comme l’appelle Altran, à savoir les frais administratifs et généraux et les délais de paiement. Elle devrait ajouter 2,5 points de marge. Enfin, l’orientation vers des services plus qualitatifs devrait apporter 1,5 point supplémentaire. Au total, ces effets positifs permettront de plus que compenser l’effet déflationniste persistant dans ce métier (-2,5%) et les investissements (-1,5%). Des acquisitions aux Etats-Unis et en Inde sont au programme.
Même s’il est ambitieux, le plan à 2020 a été bien reçu par les investisseurs. Le cours de l’action a gagné 3,68% à 11,69 euros.
Selon les analystes de la Société Générale, le plan «ne prend en compte que 60% du bénéfice de tous les leviers». Plus prudents, ceux de Kepler Cheuvreux estiment que l’atteinte des 13% de marge dépendra d’une «parfaite exécution d’une trajectoire favorable de l’activité dans tous les pays en même temps».
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