Altice se donne de nouveaux moyens d’acquisition

En passant son groupe sous statut de droit néerlandais, Patrick Drahi pourra se diluer au capital tout en gardant le contrôle en droits de vote.
Olivier Pinaud

En plus du marché de la dette, Patrick Drahi pourra désormais s’appuyer plus facilement sur les actions de son groupe Altice pour financer des acquisitions. La semaine dernière, l’assemblée générale d’Altice SA, la structure de droit luxembourgeois qui est cotée à la Bourse d’Amsterdam depuis 2014, a approuvé son absorption par une nouvelle entité, Altice NV, cette fois de droit néerlandais.

Même si certains actionnaires minoritaires se sont inquiétés des conséquences de cette mutation en matière de gouvernance, le vote favorable, obtenu à une majorité largement supérieure à 90%, ne faisait pas de doute. Altice SA est contrôlée par Next, la holding de Patrick Drahi.

Cette transformation juridique dont le principe avait été annoncé en juin a une portée forte pour Altice. Le droit néerlandais est en effet l’un des plus souples au monde pour les entreprises cotées. Deux catégories d’actions sont ainsi créées pour Altice NV: les A portent chacune un droit de vote, les B en auront 25 chacune. Autre différence: les A ont une valeur nominale de 1 centime, les B de 25 centimes. Pour une action Altice SA détenue, un actionnaire recevra 3 actions Altice NV de classe A et 1 action Altice NV de classe B. Enfin, une fois les nouvelles actions cotées à Amsterdam, les actionnaires pourront échanger leurs actions B contre des actions A, à raison d’un ratio de une pour une. Altice souhaite concentrer environ 75% de la liquidité du marché de son titre sur les actions de classe A, ce qui devrait inciter les investisseurs à s’orienter vers ces titres.

Par le jeu des actions B, Patrick Drahi pourra payer des acquisitions en titres Altice, ce qui réduira sa part au capital, tout en conservant le contrôle du groupe de télécoms en droits de vote. Next contrôle environ 60% des droits de vote du propriétaire de Numericable-SFR en France. Avec ce système, Patrick Drahi pourrait envisager des opérations d’une envergure supérieure à celles déjà réalisées tout en profitant de la valorisation spectaculaire d’Altice.

Le groupe pèse un peu plus de 28 milliards d’euros à la Bourse d’Amsterdam. Sa valeur d’entreprise représente plus de 11 fois l’estimation d’Ebitda pour 2015, un multiple deux fois plus élevé que celui d’Orange par exemple.

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