Altice est dans les starting-blocks pour lancer le financement de Portugal Telecom

Le rachat de l’opérateur portugais par le câblo-opérateur a été approuvé en AG hier. Altice lancera son émission de dette dès vendredi matin.
Olivier Pinaud

Patrick Drahi va pouvoir étendre un peu plus son empire dans les télécoms. Les actionnaires de Portugal Telecom ont approuvé hier en assemblée générale la cession de l’opérateur portugais à Altice, la holding de l’homme d’affaires. Le vote était initialement attendu le 13 janvier mais les suites de l’affaire Espirito Santo, à laquelle est indirectement mêlé Portugal Telecom, avaient incité le régulateur des marchés portugais à reporter la date de l’AG.

Ce feu vert dans la poche, Altice va pouvoir lancer l’opération de financement. Comme lors du rachat de SFR, le câblo-opérateur va s’appuyer sur le marché de la dette pour boucler l’opération. L’émission d’obligations high yield devrait ainsi être lancée dès vendredi matin, coordonnée par JPMorgan et Goldman Sachs. L’annonce du QE hier de la Banque central européenne constituera un excellent facteur de soutien, alors qu’Altice a besoin de trouver 5,7 milliards d’euros d’argent frais. Les 7,4 milliards de valorisation de Portugal Telecom comprennent 1,2 milliard de reprise d’engagements de retraites ainsi qu’un complément de prix éventuel de 500 millions.

Les titres devraient être émis par deux structures: Altice International, qui porte notamment les actifs israélien et dominicain du groupe, et Altice SA, la holding de tête de Numericable. Une grande partie de la dette sera libellée en euros, indique IFR, alors qu’Altice s’était majoritairement financé en dollars pour le rachat de SFR. Mais depuis, l’attractivité du marché américain de la dette s’est réduite. Le câblo-opérateur Ziggo a par exemple réussi à placer cette semaine des obligations en euros 125 points de base en dessous de leurs comparables en dollars. Altice pourrait compléter l’opération par un leverage loan, en dépit d’une première expérience difficile en 2013.

Avec cette opération, Altice affirmera un peu plus son statut de plus gros émetteur high yield. Pour le rachat de SFR, le groupe avait placé 16,7 milliards d’équivalents dollars sur le marché obligataire. Une fois Portugal Telecom payé, la dette nette consolidée d’Altice devrait représenter 4,5 fois son Ebitda, contre 4 fois à fin juin 2014.

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