Alibaba entretient les inquiétudes sur la santé de l’économie chinoise et sur son modèle

Le groupe de commerce en ligne chinois a dégagé au deuxième trimestre la plus faible croissance du chiffre d’affaires de ces trois dernières années.
Olivier Pinaud

Alibaba a de nouveau fait du développement à l’international sa priorité absolue pour retrouver de l'élan. Le numéro un chinois du commerce en ligne a dégagé au deuxième trimestre 2015 sa plus faible croissance de ces trois dernières années, entretenant les inquiétudes sur son modèle. Le groupe fondé par Jack Ma a dégagé un chiffre d’affaires trimestriel de 3,27 milliards de dollars, en hausse de 28% mais inférieur de plus de 100 millions de dollars à la prévision du marché.

Au cours des 12 derniers trimestres, Alibaba avait dégagé une croissance moyenne de 56%. Le coup de frein est d’autant plus préoccupant que la croissance d’Alibaba provient majoritairement des activités sur mobile moins rentables que celles sur PC.

Pour ne rien arranger, face aux pressions salariales dans le pays, Alibaba a dû muscler son système d’intéressement pour garder ses salariés. Les charges d’intéressement au capital ont quasiment quadruplé en un an, à plus de 640 millions de dollars. Elles représentent 20% du chiffre d’affaires du groupe. De quoi amputer le résultat opérationnel. Il a chuté de 25% au troisième trimestre, à 832 millions d’euros.

Il n’en fallait pas plus aux actionnaires d’Alibaba pour envoyer le cours de Bourse à ses plus bas niveaux depuis son introduction sur le Nyse. A 73,5 dollars hier soir (-5%), il est désormais tout près du prix d’introduction de 68 dollars. Depuis le pic de 120 dollars touché en novembre 2014, l’action Alibaba a chuté de 40%, soit 100 milliards de dollars de capitalisation boursière en moins.

Hier, Alibaba a annoncé un programme de rachats d’actions de 4 milliards de dollars sur 2 ans. Mais il aura du mal à lui seul à contrer l’effet vendeur sur le cours de Bourse. Le groupe a expliqué qu’il vise à compenser l’effet dilutif du système d’intéressement des salariés sur le capital. Le retour de la confiance des investisseurs viendra seulement de la concrétisation dans les chiffres de la stratégie d’internationalisation du groupe, encore plus au moment où l’économie chinoise ralentit.

Alibaba a beau en avoir fait sa priorité depuis des mois, ses ventes hors de Chine ne représentent toujours que 9% de son chiffre d’affaires. Jack Ma vise au moins 50%.

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