Absoluce propose un nouvel outil de valorisation des sociétés non cotées

En 2012, l’écart de valorisation entre coté et non coté s’est nettement accru en termes de multiples d’Ebitda et de résultat net
Bruno de Roulhac

Comment valoriser à la juste valeur une société non cotée? Pour répondre à cette épineuse question, le groupement d’audit et de conseil Absoluce vient de dévoiler son baromètre de valorisation des PME françaises, appelé à devenir annuel voire semestriel.

Alors que les approches traditionnelles par flux ou par comparables ne sont pas très pertinentes pour les PME, les évaluateurs appliquent généralement une décote, calculée empiriquement, sur des multiples de valorisation de sociétés cotées. Pour pallier une certaine subjectivité, Absoluce a développé, en partenariat avec InFinancials, une approche statistique fondée sur les travaux sur la méthode du «total bêta» – qui rectifie le bêta en fonction de la réalité du marché – développée par l’économiste américain Aswath Damodaran, permettant d’aborder le risque d’illiquidité de manière nouvelle.

Selon cette étude, une société non cotée affichait en 2012 un multiple de résultats (PER) de 7,5, soit une décote de 41% par rapport au CAC All Tradable, un multiple d’Ebitda de 4,1 (soit une décote de 29%), et un coût moyen pondéré du capital de 10,3% (contre 5,9% pour une société cotée).

Si sans surprise le PER des sociétés cotées a chuté de 17,7 en 2009 à 11,1 en 2011, celui des entreprises non cotées est resté relativement stable autour de 9. En revanche, ces multiple de résultat net et d’Ebitda remontent en 2012 pour le coté alors qu’ils baissent pour les sociétés non cotées. Ces dernières subissent la crise avec un effet retard et pâtissent sans doute de leur faible internationalisation.

Absoluce a affiné ces données par secteur et par taille d’activités. La décote de PER est la plus forte dans le secteur de l’alimentaire (57%) du pétrole (47%) et de la santé (46%). Le groupement l’explique notamment par les profondes restructurations de ces deux derniers compartiments, avec la montée en puissance des génériques et des énergies alternatives. A contrario, la décote est limitée à 17% dans l’immobilier et 21% dans l’automobile, sans doute en raison de la persistance d’une bulle immobilière et de valeurs automobiles déjà fortement sanctionnées par le marché.

En outre, les travaux corroborent le risque lié à la taille de l’entreprise. Ainsi, la décote de PER se monte à 52% pour une société de moins de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 28% au-delà de 10 milliards.

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