Wendel s’offre un dividende exceptionnel sur Stahl

La société d’investissement touchera 210 millions d’euros grâce au refinancement du chimiste allemand, dont la dette va augmenter.
Amélie Laurin

Entré il y a neuf ans au capital de Stahl, Wendel en récolte enfin des fruits. La société d’investissement cotée a annoncé hier avoir lancé le refinancement du chimiste allemand, assorti d’un dividende exceptionnel de 280 millions pour ses actionnaires. Wendel, qui contrôle 73,5% de Stahl, en touchera 210 millions. En y ajoutant 50 millions déjà perçus après le rachat, par Stahl, d’une division du groupe Clariant, l’investisseur aura reçu 260 millions d’euros en numéraire, «soit environ 1,6 fois le montant des capitaux investis depuis 2006». Une revanche pour Wendel, qui avait dû restructurer Stahl en 2010. Ce spécialiste des traitements pour le cuir était alors frappé par la crise de l’industrie automobile.

La future dette, de 585 millions d’euros, pourrait préfigurer la cession de Stahl, envisagée jusqu’à présent à horizon 2016. A moins que Wendel y renonce, faute d’accord sur le prix. Après avoir sondé le marché, il «pourrait choisir de refinancer la société au lieu de la vendre», indiquait Reuters fin juin. Apollo, CVC et Cinven seraient prêts à payer Stahl 8 fois son Ebitda, soit un milliard d’euros, contre un multiple de 10 attendu par son actionnaire, d’après l’agence de presse. «Nous avons toujours dit que toutes les options [étaient] ouvertes», commentait simplement Wendel hier.

Le dividend recap en cours prend la forme d’un financement covenant light (à clauses allégées). L’option obligataire a été écartée d’emblée pour des questions de prix et de rapidité, indique une source proche. Stahl a négocié un prêt à 7 ans de 540 millions d’euros libellé en dollars, la devise de ses cash flows. Selon Bloomberg, Credit Suisse est le teneur de livres de cette tranche proposée à Libor +400 points de base. S’y ajoutent un crédit revolving multidevises de 45 millions d’euros à 6 ans, et une enveloppe non tirée équivalent à 50 millions d’euros, pour d’éventuelles acquisitions.

Le prêt senior de 540 millions représente le montant maximal permettant d’éviter le recours à la mezzanine ou à la dette second lien, précise la source. Il correspond à 4,1 fois l’Ebitda des 12 derniers mois (y compris des synergies attendues). Pour Wendel, la société pouvait «supporter un niveau d’endettement plus élevé», son levier étant passé de trois fois à moins de deux fois l’Ebitda, après les 295 millions levés pour l’opération Clariant. Bouclée en mai 2014, celle-ci a permis au chiffre d’affaires de Stahl de croître de 75% au premier trimestre 2015, à 152 millions d’euros.

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