
Un accord solde enfin le dossier du forex
Plus de peur que de mal pour les banques impliquées dans le scandale de manipulation présumée des taux de change entre 2007 et 2013 qui a donné lieu mercredi à un accord amiable attendu avec les autorités américaines et britanniques. Préparé pendant des mois et annoncé mardi 12 mai, l’épilogue a été bien accueilli hier par les marchés, les titres de Barclays et UBS gagnant plus de 3%.
Les banques concernées devront s’acquitter d’amendes d’un montant global de 5,7 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros). Près de 3 milliards de dollars concernent le seul dossier du forex. Quatre acteurs, Barclays Citigroup, JPMorgan et RBS, ont plaidé coupable de manipulation des taux de change. UBS, qui va plaider coupable dans le dossier du Libor, échappe aux poursuites au pénal dans le dossier des changes pour avoir alerté le département de la Justice sur le sujet.
Barclays, qui n’avait pas pris part à un précédent accord passé en novembre par six banques acceptant de régler 4,3 milliards de dollars d’amendes, paiera la plus lourde somme : 2,4 milliards de dollars au total, dont 650 millions de dollars dans le seul dossier des taux de change. La banque britannique a également accepté de licencier huit de ses salariés. L’autorité de contrôle du secteur des services financiers de l’Etat de New York a averti qu’elle continuait de surveiller ses systèmes électroniques.
Les autres groupes écopent d’amendes parfois bien inférieures aux anticipations, qui tablaient sur un milliard de dollars pour chacune. Citigroup versera 925 millions de dollars, JPMorgan 550 millions de dollars, UBS 545 millions et RBS 395 millions. Les 545 millions de dollars que s’apprête à verser UBS concernent pour 203 millions le dossier du Libor.
Ces banques avaient provisionné pour litiges des montants supérieurs aux sommes dues. C’est ce qu’a confirmé UBS, qui a rendu public son accord avant les autres. De même, RBS avait prévu 704 millions de dollars de provisions pour litige en prévision de cet accord, et Barclays a précisé avoir provisionné 3,2 milliards de dollars.
Alors que la ministre de la Justice américaine, Loretta Lynch, a assuré mercredi qu’elle n’hésiterait pas à continuer de poursuivre les récidivistes, Benjamin Lawsky a annoncé quelques heures après la sortie de l’accord qu’il quittait le Département des services financiers de l’Etat de New York.
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