Uber symbolise le retour de fortune du capital-risque

La société de VTC a signé les deux plus gros tours de table du «venture capital» en 2014 et continue à lever des fonds. L’argent coule à flots dans le secteur.
Alexandre Garabedian
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Uber fait les beaux jours du venture capital. La société de réservation de voiture de tourisme avec chauffeur (VTC), qui avait déjà réalisé en juin et en décembre deux levées de 1,2 milliard de dollars chacune, records mondiaux de l’année 2014 pour l’industrie du capital-risque, négocie une rallonge de 600 millions auprès de hedge funds et d’investisseurs institutionnels. Le groupe américain a par ailleurs levé 1,6 milliard sous forme d’obligations convertibles, dans une transaction qui le positionne pour une IPO future.

Les titres, placés par Goldman Sachs auprès de sa clientèle fortunée, prévoient un coupon croissant si Uber n’est pas entré en Bourse dans quatre ans.

En décembre, la société de San Francisco s’était valorisée 40 milliards de dollars. Une inflation qui ne tient pas seulement compte du modèle «disruptif» de la société pour le secteur des transports. Elle reflète aussi la période de vaches grasses que traverse à nouveau l’industrie du capital-risque, après les années noires ayant suivi l’explosion de la bulle internet en 2000, puis la crise financière de 2007-2008.

L’argent coule à nouveau à flots: l’an dernier, 581 sociétés de capital risque ont engagé un processus de levée de fonds, le nombre le plus élevé sur les huit dernières années. Aux Etats-Unis, terre d’élection du venture capital, les montants collectés approchent les 30 milliards de dollars en 2014, selon Thomson Reuters et la National Venture Capital Association (NVCA). Soit une hausse de 68% en un an qui ramène les levées de fonds aux niveaux connus pendant les millésimes 2005 à 2007. Dans le monde, le chiffre a atteint 46 milliards, indique le fournisseur de données Preqin.

L’appétit retrouvé des institutionnels pour le compartiment s’explique par ses performances, redevenues alléchantes. Les millésimes 2010 et 2011 des fonds de venture affichent des taux de rendement internes supérieurs à 20%, selon Preqin. Le marché des IPO, porteur l’an dernier, a permis au capital-risque de réaliser ses plus-values.

Reste à savoir jusqu’où pourront grimper les valorisations. Au niveau mondial, alors que le nombre de transactions du venture capital a reculé de 11% en un an, leur valeur agrégée a bondi de 58%, à 86,6 milliards de dollars, selon Preqin. L’Inde et la Chine ont hébergé cinq des dix plus gros deals de 2014, autant que les Etats-Unis. Les deux secteurs de l’internet et de l’informatique concentrent près de la moitié des investissements.

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