Sopra Steria poursuit ses acquisitions pour stimuler sa croissance

Le groupe fusionné doit finaliser au second semestre le rachat de Cimpa, filiale d’Airbus spécialisée dans la gestion du cycle de vie des produits.
Yves-Marc Le Réour

Les changements à l’œuvre à la tête de Sopra Steria n’empêchent pas le groupe fusionné de poursuivre sa croissance externe afin de compenser une expansion organique plus faible que prévu. L’entreprise de services numériques (ESN, nouvelle dénomination des SSII) a en effet annoncé hier son intention de racheter Cimpa, filiale du groupe Airbus spécialisée dans la gestion du cycle de vie des produits, pour un montant non dévoilé. La cible, qui emploie 950 personnes en Europe, a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires d’environ 100 millions d’euros. Sopra Steria table sur une consolidation de Cimpa au cours du second semestre 2015.

Ce rachat devrait compléter un développement organique plus faible que prévu initialement. Lors de l’annonce de leur rapprochement en avril 2014, les deux groupes avaient déclaré viser un chiffre d’affaires supérieur à 4 milliards d’euros et une marge opérationnelle d’activité d’environ 10% à moyen terme. Sopra Steria anticipe désormais à l’horizon 2017 un chiffre d’affaires compris entre 3,8 et 4 milliards et une marge comprise entre 8% et 9%. Pour l’exercice en cours, il annonce prudemment «une croissance organique positive» avec une marge de 6%, à comparer à une marge pro forma de 6,9% l’an dernier.

Le recours à la croissance externe a été fréquent en 2014 sur le marché français des ESN, comme en témoigne le baromètre sur les technologies de l’information récemment publié par le cabinet de conseil APN. Sur un montant global de chiffre d’affaires acquis représentant 4,8 milliards d’euros dans l’ensemble du secteur IT, 82% émanaient de transactions dans les ESN, soit une progression de 140% d’un an sur l’autre. Au-delà des rapprochements emblématiques entre Steria et Sopra ou entre Bull et Atos, l’exercice écoulé a fait ressortir 94 opérations sur ce segment, contre 70 durant l’année 2013, soit une progression de 34%.

Pierre-Yves Dargaud, président d’APM, juge que la multiplication des transactions dans le secteur des logiciels et services sera portée par «la présence de nombreux prédateurs nationaux et internationaux aux capacités financières considérables et un contexte de concentration de l’offre sous la pression des grands clients». A cela s’ajoutent un développement organique ralenti incitant à accroître les périmètres d’activité par croissance externe, ainsi que la transformation profonde des services informatiques en fournisseurs de solutions.

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