
Près de 1400 entreprises intègrent un prix carbone dans leur gestion

En 2017, près de 1400 entreprises ont intégré un prix carbone dans leur stratégie d’investissement pour évaluer leur sensibilité au risque climatique, selon un rapport publié par l’organisation internationale le Carbon Disclosure Project (CDP), jeudi 12 octobre.
« Ce chiffre est huit fois plus élevé qu’en 2014 où seulement 150 entreprises dont 100 entreprises du classement Fortune Global 500 étaient concernées. » précise le CDP dans un communiqué.
«La tarification du carbone rend l’invisible visible», s’est félicité Paul Simpson, le PDG de CDP. En effet, de plus en plus d’entreprises prennent des mesures pour lutter contre les effets néfastes du changement climatique, à l’instar de l’instauration d’une taxe carbonne. Parmi elles, on retrouve par exemple les poids-lourds de l’industrie tels que National Grid, EDF ou encore Exelon Corporation.
A l’international, la création d’une taxe carbonne interne aux entreprises est en nette progression au Canada (29%), en Chine (40%) et au Mexique (69%).
Néanmoins, 800 entreprises n’ont toujours aucune intention d’adopter un prix du carbone.
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Paris - Au coeur du jeu politique, le Parti socialiste met la pression sur Sébastien Lecornu, proche d’Emmanuel Macron, et pose de strictes conditions pour ne pas le censurer, alors que La France insoumise l’accuse déjà de jouer les supplétifs de la macronie. Le patron des socialistes Olivier Faure sait que le nouveau Premier ministre a besoin de sa mansuétude pour ne pas être rapidement renversé, d’autant que le Rassemblement national a choisi de faire de la dissolution de l’Assemblée son nouveau cheval de bataille. Alors qu’Emmanuel Macron a lui-même enjoint aux chefs de sa coalition gouvernementale de «travailler avec les socialistes», le patron du PS a déjà refusé de participer à un gouvernement avec le bloc central et Les Républicains. Hors de question également pour les socialistes de rejouer les «petits ajustements» de février dernier, lorsque le parti avait négocié avec François Bayrou sur le budget 2025, s’attirant les foudres du reste de la gauche. Première condition mise sur la table: que le nouveau chef du gouvernement s’engage à ne pas utiliser l’article 49.3 de la Constitution, permettant l’adoption d’un texte sans vote de l’Assemblée, pour démontrer «que la méthode change» et faire des compromis. Une exigence qui sera difficile à tenir pour le nouveau locataire de Matignon, aucun budget n’ayant pu être adopté sans 49.3 depuis 2022, faute de majorité. Le PS espère aussi obtenir de Sébastien Lecornu qu’il intègre dans le budget une partie des propositions socialistes présentées fin août, pour réorienter la politique économique du gouvernement vers plus de justice fiscale. Le Parti socialiste propose notamment de revenir sur la réforme des retraites et de mettre en place une taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines, deux marqueurs de gauche vus comme des lignes rouges par le bloc central. Pour le député Laurent Baumel, Sébastien Lecornu doit clairement montrer «qu’il a compris et qu'à travers lui le Président de la République a compris qu’il n’y a plus de totem, plus de tabou sur le bilan du macronisme». De quoi laisser pessimistes de nombreux socialistes. Certains plaident d’ailleurs pour une censure directe, sans aucune négociation. Cette fois «un accord avec nous sera super cher. Nous ferons payer 1.000 balles les billets de 10 balles», promet le député (PS) de l’Eure Philippe Brun. «Humiliés» En février, le texte sur la table sortait de la commission mixte paritaire députés/sénateurs. «On ne pouvait par rajouter des mesures, mais juste enlever» les plus irritantes. «Là on part d’une copie blanche», explique-t-il. «La dernière fois on a été humilié, bafoué», se remémore Luc Broussy, président du conseil national du PS. Avec la «provocation» des propositions budgétaires de François Bayrou le 15 juillet, évoquant 44 milliards d’efforts budgétaires et la suppression de deux jours fériés, puis la nomination de Sébastien Lecornu, «ils ont eux-mêmes monté notre niveau d’exigence», résume-t-il. Un autre député suggère de «ne pas se précipiter pour aller négocier» et d’attendre que les mouvements sociaux de septembre fassent «bouger les choses». Le nouveau Premier ministre a promis mercredi «des ruptures sur le fond», lors de la passation de pouvoir à Matignon. Mais «sans justice fiscale, sociale, écologique, sans mesure pour le pouvoir d’achat, sans mise à contribution des très gros patrimoines, les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets», à savoir la censure, a prévenu le patron des députés socialistes Boris Vallaud sur RTL. Cette censure entraînerait probablement une dissolution, que le PS «ne souhaite pas» mais «ne redoute pas», a-t-il affirmé. Le PS sait qu’il joue gros face à ses autres partenaires de gauche, encore moins enclins qu’eux à laisser une chance à un troisième Premier ministre du socle commun en un an. «A partir du moment où c’est Lecornu qui est nommé, on n’a pas confiance», explique une écologiste. La France insoumise, qui a déjà fait aux socialistes un procès en traîtrise lors des négociations avec François Bayrou, les a aussitôt accusés d’avoir «pavé de roses le chemin de Lecornu vers Matignon». Le parti de Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il déposerait une motion de censure à l’Assemblée dès le premier jour de la rentrée parlementaire. Et ils sommeront les socialistes de la voter. Cécile AZZARO © Agence France-Presse -
Népal : après deux jours d'émeutes, l'armée reprend le contrôle de Katmandou
Katmandou - L’armée népalaise a repris mercredi le contrôle de la capitale Katmandou après deux jours d'émeutes, les plus violentes en vingt ans, qui ont contraint le Premier ministre à la démission et ouvert les discussions sur l’avenir politique du pays. Les troubles ont débuté lundi, lorsque la police a brutalement réprimé des manifestations dénonçant le blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites, faisant au moins 19 morts et plusieurs centaines de blessés dans le pays. Malgré le rétablissement de Facebook, X et YouTube, la promesse d’une enquête sur les violences policières et le départ de M. Oli, des manifestants réunis sous une bannière «Génération Z» ont mis a sac mardi bâtiments publics, résidences de dirigeants et autres symboles du pouvoir. Le Parlement a été incendié, ainsi que le domicile du Premier ministre démissionnaire. Mercredi, le chef d'état-major de l’armée, le général Ashok Raj Sigdel, a entamé des entretiens avec diverses personnalités, dont des représentants des manifestants, a annoncé à l’AFP un porte-parole de l’armée, Rajaram Basnet. «Le chef de l’armée a entamé des entretiens avec différentes parties et rencontré des représentants de GenZ», a-t-il déclaré, sans donner d’autres détails ni citer le moindre nom. Dès mardi, le général Sigdel avait exhorté «tous les groupes impliqués dans les manifestations à revenir au calme et à engager un dialogue». Le président népalais, Ramchandra Paudel, a lui aussi exhorté «tout le monde, y compris les manifestants, à coopérer pour une résolution pacifique de la situation difficile du pays». «Soyez prêts» «Les parties prenantes doivent se réunir pour trouver une issue à la crise. Le Parlement reste», a commenté pour l’AFP Shushila Karki, l’ancienne cheffe de la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays. Le nom de cette magistrate, âgée de 73 ans, est cité pour diriger la transition qui s’annonce. Le maire de Katmandou depuis 2022, l’ancien ingénieur et rappeur Balendra Shah, 35 ans, est également présenté comme une des personnalités appelées à un avenir national. «Soyez prêts (...) à prendre les rênes du pays», a lancé sur Facebook l'élu, présenté comme une figure incontournable de la transition qui s’annonce. Revenu au pouvoir en 2024, KP Sharma Oli a expliqué qu’il démissionnait «afin que des mesures puissent être prises en vue d’une solution politique». Agé de 73 ans, le chef du Parti communiste népalais, qui a dirigé quatre fois le gouvernement depuis 2015, incarne cette élite de dirigeants dont la jeunesse du pays, privée d’emploi et lassée de la corruption, exige le départ. Sur le terrain, l’armée a fait strictement respecter mercredi le couvre-feu imposé jusqu'à nouvel ordre pour ramener le calme dans une capitale à l’arrêt, entreprises, écoles et commerces fermés. Soldats en armes, chars et véhicules blindés ont été déployés dans les rues encombrées des carcasses de véhicules incendiés et des débris des barrages dressés la veille, au milieu des bâtiments et magasins livrés à la vindicte des manifestants. Reprise des vols «Le vandalisme n’a jamais été une bonne solution pour régler les problèmes», a confié à l’AFP un policier à la retraite, Kumar Khatiwada, 60 ans, attablé devant un thé avec des amis. «Mais c’est le résultat des fautes de nos dirigeants», a-t-il ajouté. «Ces incompétents ont interdit les réseaux sociaux pour cacher leur corruption qui était exposée sur internet». Vingt-quatre heures après les scènes de chaos observées dans Katmandou, la police a indiqué que trois de ses agents avaient été tués. Plus de 13.500 détenus ont également profité des violences qui ont enflammé le pays pour s'évader des prisons, a annoncé à l’AFP un porte-parole de la police, Binod Ghimire. L'état-major de l’armée a une nouvelle fois averti mercredi qu’il réprimerait sans hésiter «manifestation, acte de vandalisme, pillage ou incendie et attaque visant les personnes et les biens». L’armée a annoncé avoir arrêté 27 personnes dans la capitale et saisi 23 armes à feu. Fermé au trafic depuis mardi, l’aéroport de Katmandou a rouvert ses portes aux passagers en fin d’après-midi, a constaté un journaliste de l’AFP. Selon l’Autorité népalaise de l’aviation civile. Décollages et atterrissages devaient progressivement y reprendre «dans la journée». Paavan MATHEMA et Anup OJHA © Agence France-Presse