
Première peine de prison ferme dans le scandale «cum-ex» en Allemagne
Un ancien dirigeant de la banque d’affaires allemande M.M. Warburg a écopé mardi à Bonn de cinq ans et demi de prison pour fraude fiscale aggravée, une première peine de détention ferme dans la vaste affaire dite «cum-ex». L’ancien banquier Christian S. a été reconnu coupable de cinq faits de «fraude fiscale aggravée», a annoncé le tribunal régional à la presse. Ancien bras droit du directeur de Warburg, il a été reconnu coupable d’avoir couvert entre 2006 et 2013 des opérations fiscales qu’il savait illégales.
La fraude fiscale «cum-ex», à la différence des optimisations «cum-cum», consiste à acheter et revendre des actions autour du jour de versement du dividende, si vite que l’administration fiscale n’identifie plus le véritable propriétaire. Le montage, qui nécessite l’entente de plusieurs investisseurs, permet de revendiquer plusieurs fois le même crédit d’impôt sur les bénéfices attachés au dividende, lésant ainsi le fisc. Le législateur a empêché ces montages à partir de 2012. De cette escroquerie est ressortie un trou de 5,5 milliards d’euros pour les finances publiques allemandes, selon des estimations du ministère des Finances publiées début septembre.
Plusieurs banques soupçonnées d’être liées à cette affaire ont été perquisitionnées ces derniers mois, notamment Deutsche Bank et Commerzbank et la filiale bancaire de Clearstream, dans la banlieue de Francfort. En mars 2020, deux anciens banquiers britanniques ont été condamnés par un tribunal allemand à des peines de prison avec sursis à l’issue du premier procès pénal sur cette affaire hors norme. Deux autres sont poursuivis au Danemark.
Plus d'articles Fiscalité
-
Le plus grand fonds de pension australien gèle ses relations avec PwC
Australian Super bloque tout nouveau contrat avec la firme d’audit après un scandale lié à la pratique fiscale du cabinet d’audit. -
Bercy annonce un crédit d'impôt «industrie verte» de 500 millions d'euros
L'avantage fiscal représentera entre 25% et 40% des montants investis dans certains domaines. Il sera financé notamment par le déplafonnement du malus écologique. -
Fraude : Bercy veut créer des agents secrets du fisc
Le gouvernement prévoit aussi de renforcer les contrôles sur les gros patrimoines et sur les grandes entreprises.
Sujets d'actualité
Contenu de nos partenaires
- Slawomir Krupa doit redorer le blason boursier de la Société Générale
- L’alliance mondiale des assureurs «net zéro» fait pschitt
- Arnaud Llinas (Amundi ETF): «80% de notre collecte du premier trimestre s’est faite sur les ETF ESG»
- Carrefour s’apprête à supprimer 1.000 postes dans ses sièges en France
- La succession d’Olivier Klein à la tête de la Bred se précise
- Casino obtient l’ouverture d’une procédure de conciliation avec ses créanciers
- La Société Générale présentera sa nouvelle feuille de route stratégique le 18 septembre
- Les gros dossiers de LBO attendent des jours meilleurs
- Sycomore AM relance la fronde sur la gouvernance d'Atos
-
La Fabrique de l'Opinion
«L'idée que les droits des femmes seraient acquis à tout jamais me semble extrêmement idéaliste»
VERA NIKOLSKI : « L'infrastructure technologique et industrielle de nos sociétés me semble être une condition de possibilité d'une existence plus ou moins égalitaire entre les hommes et les femmes. Or, les crises que l'humanité va devoir affronter dans les décennies qui viennent peuvent la mettre en danger » -
Identités
«Education : quand on veut, on peut» – la chronique d’Hakim El Karoui
« L’obstination de Jean-Michel Blanquer pour garder les classes ouvertes a payé. Les élèves français ont pu aller en classe plus longtemps en 2020 et 2021 que leurs homologues des autres pays » -
Choix publics
«L’ISF climatique, symbole de tous nos dérèglements» – la chronique d’Erwan Le Noan
« La taxe, réflexe fiscal compulsif, n’est pas qu’une solution de facilité, elle est le fruit d’un projet politique. La transition environnementale n’est qu’un prétexte, l’obsession égalitaire est le but »