
Malgré la loi, les investisseurs négligent le climat dans leur reporting

Peut mieux faire. Les premiers bilans de la mise en oeuvre de l’article173 de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTE) sont publiés. Celle-ci recommande aux investisseurs français la publication d’informations sur leur politique ESG (Environnement, Social et Gouvernance) et, pour les professionnels gérant plus de 500 millions d’euros d’actifs, sur la prise en compte des enjeux climats dans leur stratégie de gestion.
Selon une enquête publiée mi-juillet par l’Indéfi, conseil en stratégie, seuls 38% des investisseurs se sont mis en conformité avec le texte. Cette minorité représente tout de même 88% des actifs. L’Indéfi souligne l’importance de l’article 173 : « c’est un enjeu majeur pour les sociétés de gestion d’actifs qui doivent offrir un niveau de service et de transparence adéquat. Cela peut aussi être une opportunité pour se distinguer de la concurrence et offrir des services innovants à leurs clients. »
La LTE laisse les acteurs libres de choisir les méthodologies de reporting. Après deux exercices, un rendez-vous est prévu pour mettre à jour et préciser l’article 173. L’Indéfi constate d’ailleurs que, après le premier exercice, « la qualité [des rapports] reste variable ». En effet, les institutions historiquement actives (18%) sur les sujets ESG-climat ont publié des rapports détaillés et bien illustrés tandis que 47% des autres sociétés se sont contentés d’une page de texte sans analyse chiffrée.
Par ailleurs, seuls 41% ont publié une analyse des risques climat, et un quart une trajectoire «deux degrés» comme le demande la réglementation. En revanche, ils sont 71% à donner la mesure de leur empreinte carbone, et trois quarts à communiquer sur leur contribution au financement de la transition écologique et énergétique (TEE).
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