
L’immobilier de bureaux revient à la normale

La demande placée de bureaux en Ile-de-France a bien démarré 2022, avec 503.900 m2 au premier trimestre (T1), en hausse de 40% par rapport au T1-2021, selon le baromètre Immostat publié vendredi. Un niveau à peu près conforme aux moyennes de long terme (nombres et volumes) : «Cela permet d’atteindre une demande placée supérieure à 2 millions de m2 sur douze mois glissants, ce qui n’était plus arrivé depuis début 2020, et pourrait être le résultat final pour 2022, indique Virginie Houzé, directrice Etudes et Recherche de JLL France. C’est dans la continuité de la fin 2021 (1.853.400 m2 placés l’année dernière, +32%). Le contexte géopolitique n’a, pour l’heure, pas d’effet sur l’activité.»
Retour en grâce de La Défense
La reprise est plus nette sur les petites et moyennes surfaces, pour lesquelles l’activité est revenue au-dessus des moyennes de long terme, tandis que le segment des grandes surfaces (plus de 5.000 m2) reste minoré par la volonté des entreprises de réduire leur empreinte immobilière et les réorganisations induites. JLL note cependant une légère hausse de la taille moyenne sur ce segment, de 9.800 m2 en 2021 à 11.600 m2 ce trimestre.
La recherche de centralité reste le maître mot, ce qui augmente les disparités, et l’attrait pour les secteurs Paris Centre-Ouest (144.000 m2) et Croissant Ouest-La Défense (162.100 m2). Ce n’était pas évident début mars pour La Défense (67.000 m2), où 3 grandes transactions sur 4 se sont bouclées depuis : Enedis dans le futur immeuble Altiplano (26.000 m2), Editions Lefebvre Sarrut dans l’immeuble Akora (16.500 m2) après l’Iéseg (6.200 m2) et ICN Business School (7.200 m2) aux Collines de l’Arche.
L’offre globale Paris-IdF a continué de croître plus doucement, à 4.082.000 m2 avec un taux de vacance de 7,4% au 31 mars 2022, notamment du fait de nouvelles livraisons à La Défense (13,2% de taux de vacance). «C’est typique de ces périodes où l’offre augmente à La Défense, poursuit Virginie Houzé. Les conditions de négociation deviennent plus favorables et les années suivantes sont, comme en 2014-2016, propices aux transactions locatives.» Outre des loyers réduits - autour de 560 euros HT HC/m2/an à la Défense contre 415 euros plus globalement pour les biens «prime» -, La Défense a vu les mesures d’accompagnement beaucoup augmenter (30% contre 24%), et les transactions y excèdent à nouveau de 59% leurs moyennes de long terme, grâce à un pouvoir de négociation des locataires quasi-inexistant dans Paris QCA (loyers «prime» autour de 900 euros HT HC/m2/an).
Protection contre l’inflation
L’investissement en immobilier commercial francilien reste en retrait de 16% par rapport au T1-2021 et 2,9 milliards d’euros - c’est mieux au niveau national avec -7% et 4,6 milliards d’euros grâce au très bon démarrage en régions. «Mais ce marché comporte une forte saisonnalité, avec un maximum de bouclages en décembre (le chiffre Ile-de-France a été révisé de 14,7 à 15,2 milliards finalement, ndlr), et pas toujours beaucoup de reports sur janvier-février, rappelle l’analyste. On ne peut en tirer aucune conclusion pour l’année…»
Avec des taux d’intérêts en hausse, l’environnement sera peut-être moins porteur que pré-covid… «La prime de risque par rapport aux obligations d’Etat a commencé à diminuer, et les investisseurs devront sans doute être plus sélectifs en termes de centralité, profondeur de marché et normes ESG. Mais l’immobilier de bureaux reste un des seuls actifs avec des loyers directement indexés sur l’inflation, de telle sorte que ceux indexéssur le dernier ILAT vont progresser de 4,3%, avant les prochaines publications», conclut Virginie Houzé. Un atout fort : les prix moyens sont en légère baisse (8.190 euros/m2).
Plus d'articles Immobilier
-
La Banque d’Australie remonte son taux directeur à 4,1%
La RBA ne prend pas de pause, se considérant encore en retard au regard de l’inflation à 7%. -
La Cassa Depositi e Prestiti structure sa stratégie en actifs réels
L’investisseur institutionnel italien présente la nouvelle feuille de route de CDP Real Asset, qui coiffe ses portefeuilles d’immobilier et d’infrastructure. -
Crise du logement : le gouvernement sonne la mobilisation générale
L'exécutif en appelle à la responsabilité de tous les acteurs, alors qu’Elisabeth Borne vient d’annoncer une série de mesures immédiates pour débloquer le marché immobilier, à la suite du CNR Logement.
Sujets d'actualité
Contenu de nos partenaires
- L’alliance mondiale des assureurs «net zéro» fait pschitt
- Risque climatique : les eurodéputés doivent faire des plans de transition un pilier de la gestion du risque
- Axa modifie son équipe de direction en amont d'un futur plan stratégique
- Pour démocratiser l’accès au private equity, n’oublions pas l’épargne salariale !
- Carrefour s’apprête à supprimer 1.000 postes dans ses sièges en France
- La succession d’Olivier Klein à la tête de la Bred se précise
- Casino obtient l’ouverture d’une procédure de conciliation avec ses créanciers
- La Société Générale présentera sa nouvelle feuille de route stratégique le 18 septembre
- Le relèvement du plafond de la dette devrait être annoncé à la dernière minute
-
Patate chaude
Immigration: Alger dénonce officieusement le mercantilisme électoral des droites françaises
Une source proche du pouvoir à Alger : « Nous n'avions pas besoin qu'Edouard Philippe surfe sur la vague migratoire en pointant l'Algérie, d'autant qu'il jouissait plutôt d'une bonne image dans notre pays. Il avait accueilli Abdelmadjid Tebboune à Paris en 2017 lorsque ce dernier occupait, comme lui, le poste de Premier ministre » -
#DigitalCitizen
«Pour un récit positif de l’intelligence artificielle» – la chronique de David Lacombled
Face à l'accélération du développement des technologies, tout en affirmant ses valeurs, l’Europe se doit d’afficher une ambition au-delà du seul contrôle de ses acteurs -
Prévoyance est mère de sûreté
Agriculture: trois risques à surveiller ces prochaines années
La conférence Nourrir la Planète, organisée ce mardi par l'Opinion, a permis d'aborder les grands enjeux des prochaines années, mais aussi de faire le point sur les risques qui semblent aujourd'hui émerger