L’Etat britannique récupère peu à peu les fonds mobilisés pendant la crise bancaire

UK Asset Resolution, structure qui gère les banques encore totalement nationalisées, a récupéré 1,6 milliard de livres entre avril et septembre.
Antoine Landrot

Largement sollicités au moment de la crise financière pour sauver leurs banques, les contribuables britanniques ont récupéré 1,6 milliard de livres (2,03 milliards d’euros) entre le 1er avril et le 30 septembre 2014, indique UK Asset Resolution (Ukar).

Créé en octobre 2010, Ukar est l’organisme gouvernemental qui détient les banques encore nationalisées à 100%: Bradford & Bingley et NRAM, partie de Northern Rock dont l’activité se limite au crédit hypothécaire depuis que le reste a été cédé à Virgin Money en 2012. Il a publié ses chiffres au titre de son premier semestre fiscal, qui s’achève fin septembre.

Au total, depuis la création d’Ukar, les deux banques sous son contrôle ont remboursé 12 milliards de livres. Ce montant représente 25% des prêts que l’Etat leur a accordés pendant la crise.

Par ailleurs, la structure a continué à réduire son bilan de 4,4 milliards de livres, en vendant et en conservant jusqu’à leur échéance les créances des banques dont elle a la charge. Depuis sa création, Ukar a vu son bilan se réduire de 45,3 milliards, soit une baisse proche de 40%. La tendance se poursuit. Après la clôture des comptes semestriels, Ukar a vendu un portefeuille de 27.000 prêts hypothécaires productifs à un consortium mené par JPMorgan pour 2,7 milliards de livres, dont une plus-value de 55 millions par rapport à leur valeur comptable.

La qualité du bilan s’améliore également: la proportion de crédits hypothécaires comptant trois mois ou plus d’arriérés a reculé de 11% au cours du semestre, à 13.746 (soit une baisse de 65% depuis 2010). En valeur, le recul atteint 13% (à 105,2 millions de livres).

La réduction de la taille du bilan pèse sur la marge nette d’intérêt d’Ukar, mais ce phénomène a été plus que compensé par la baisse des dépréciations sur les prêts. En outre, la structure a réduit ses coûts de 12%, à 83 millions (-38% depuis 2010). En conséquence, Ukar affiche un bénéfice imposable de 693 millions de livres, soit une progression de 17% par rapport au premier semestre fiscal 2013. Contrairement au reste du secteur bancaire, Ukar n’a pas passé ce semestre de provisions relatives aux ventes abusives de contrat d’assurance-emprunteur (PPI).

L’organisme se réjouit du redressement de l’économie britannique, qui favorise la hausse de l’immobilier et soulage les emprunteurs. Mais il est attentif à une éventuelle hausse des taux de la Banque d’Angleterre, qui serait, elle, moins favorables aux rachats de crédits.

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