Les spécialistes du trading algorithmique montent au créneau

La profession a écrit à l’eurodéputé en charge de la directive MIF 2 pour s’inquiéter des projets de réglementation européenne
Florence Autret, à Bruxelles

Les RSJ, Getco et autres Optiver se sentent injustement visés par les régulateurs européens. Dans une récente lettre au député européen Markus Ferber, en charge de la directive sur les marchés d’instruments financiers au Parlement, ces traders algorithmique défendent l’«utilité sociale» de leur rôle et mettent en garde contre certains aspects de la réglementation. L’European Principal Traders Association, lobby constitué en juin 2011 pour faire valoir leurs intérêts à Bruxelles, se félicite du surcroît de transparence attendu de la réforme mais ses membres sont inquiets.

L’obligation faite aux traders market markers de fournir un prix de façon continue, pour les obliger à maintenir la liquidité, serait un facteur de risque systémique, selon eux. «La cotation en continu indépendamment des conditions de marché qui prévalent présente des risques significatifs… Les entreprises devraient être autorisées à faire une pause dans la cotation pour évaluer la situation du marché» sans quoi elles pourraient être amenées «à prendre des positions en dehors de leur zone de risque acceptable», estime Bronislaw Kandrik, responsable du trading de RSJ, une société basée à Prague devenue un des principaux intervenants en Europe sur les dérivés listés.

RSJ juge que les infrastructures sont les plus à même de définir les obligations imposées à leurs membres. Cette obligation est «préoccupante d’un point de vue prudentiel », explique Laurence Walton, directeur en charge de la régulation de Nyse Liffe. Depuis la généralisation des systèmes électroniques de gestion des ordres, l’infrastructure développe systèmes et contrôles afin de gérer la négociation électronique et l’usage des algorithmes dans le marché . « Nous devrions probablement mieux expliquer le rôle que nous jouons depuis 10 ou 12 ans », ajoute Laurence Walton.

Un autre sujet d’inquiétude du secteur est le projet de taxe sur les transactions financières, même s’il marque le pas. Pour une transaction sur un lot de future Euribor, «la taxe serait de 100 euros. Or le profit moyen sur un ordre est très nettement inférieur au pas de cotation qui est de 12,5 euros», explique Bronislaw Kandrik. La valeur notionnelle des contrats traités par RSJ en 2011 s’élève à 150 milliers de milliards d’euros. Cela en ferait l’un des principaux contributeurs à la taxe, en théorie. En pratique, celle-ci détruirait tout simplement son business model.

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