
Les marchés ont déjà intégré le plein retour du Portugal en catégorie investissement

Les efforts fournis par le Portugal pour sortir de la procédure de déficit excessif imposée par Bruxelles et du programme d’aide européen ont fini par payer. Le pays devrait obtenir ce soir un relèvement d’un cran de sa note par Moody’s, à Baa3, et repasser en catégorie investissement auprès des trois grandes agences, pour la première fois depuis la crise de la dette souveraine de la zone euro en 2011. Si Moody’s maintient sa note à Ba1 depuis juillet 2014, elle l’a passée sous perspective positive en septembre, alors que Fitch et S&P Global Ratings l’ont déjà relevée à BBB et BBB-. Mais «Moody’s ne devrait pas relever la note portugaise de deux crans comme l’a fait Fitch, compte tenu du niveau de dette publique et privée élevé, et de la faiblesse du secteur bancaire», estime Natixis.
Les marchés se sont déjà ajustés à ce nouveau statut. Le rendement des obligations d’Etat portugaises à 10 ans s’est détendu de 260 pb depuis mars 2017 pour revenir à 1,60% hier, soit moins de 10 pb de son plus bas historique enregistré en mars 2015. Son spread face au rendement du Bund allemand a suivi une tendance identique, avec un resserrement de 280 pb depuis environ un an pour s’approcher du seuil des 100 pb, pour la première fois depuis décembre 2009. En outre, le rendement portugais se situe désormais en-dessous de celui de l’Italie, notée Baa2 sous perspective négative par Moody’s et qui peine à former un nouveau gouvernement depuis l’issue des élections législatives du 5 mars. Il n’est plus qu’à 35 pb de celui de l’Espagne, pourtant repassée en catégorie A chez S&P et Fitch.
Cette bonne performance des obligations portugaises reflète l’amélioration des fondamentaux du pays qui a vu sa croissance atteindre son plus haut depuis 2000, à 2,7% en 2017, et son déficit budgétaire réduit à 1% du PIB hors recapitalisation du secteur bancaire ce qui lui a permis d’inverser la trajectoire de sa dette de 130,1% en 2016 à 126,7% fin 2017. Le gouvernement prévoit un retour à l’excédent en 2020, et une dette à 102% en 2022, un niveau proche de celle de la France actuellement, même si ce scénario repose sur une croissance supérieure à 2% d’ici là. «La fragilité du secteur bancaire limite le potentiel d’amélioration de la note portugaise. Malgré une amélioration de la liquidité et des profits, la qualité des actifs est faible, avec un ratio des prêts non performants élevé à 13,3%», tempère Natixis.
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Pays-Bas: 37 arrestations à la suite de violences lors d’une manifestation anti-immigration à La Haye
Bruxelles - Quelque 37 personnes ont été arrêtées samedi aux Pays-Bas après de violents heurts avec la police en marge d’une manifestation anti-immigration à La Haye, a indiqué dimanche l’agence ANP, citant la police. Dimanche après-midi, 27 suspects étaient toujours en détention, selon l’agence néerlandaise. Quatre policiers ont été blessés et une voiture de police incendiée à la suite de ces heurts entre manifestants et policiers. Ces derniers, visés par des jets de pierres et de bouteilles, avaient fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Selon la police, «quelques journalistes» ont été également blessés, sept selon les médias néerlandais, dont deux photographes roués de coups par des manifestants. Cité dans des médias néerlandais, le maire de La Haye, Jan van Zanen, a dénoncé des incidents «sans précédent et indignes des Pays-Bas». «Des groupes de hooligans venus de tout le pays ont délibérément cherché à se confronter à la police. Ils ont utilisé une violence extrême», a-t-il déclaré. En marge de cette manifestation, plus d’un millier de personnes, selon la police, ont cherché à se rassembler sur une autoroute traversant la ville, où elles ont rapidement affronté les forces de l’ordre présentes sur place. © Agence France-Presse -
Drapeaux palestiniens au fronton des mairies pour la reconnaissance de l'Etat: la classe politique française divisée
Paris - Entre soutiens aux édiles et appel à les «condamner» en justice, la classe politique s’est encore fracturée dimanche sur le pavoisement ou non des mairies avec des drapeaux palestiniens, à l’occasion de la reconnaissance par la France de l'État de Palestine, attendue lundi. «Les drapeaux palestiniens doivent être mis sur les frontons des villes qui le souhaitent», a insisté dimanche matin sur LCI la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, à la veille de la reconnaissance attendue de l’Etat palestinien par le président Emmanuel Macron à l’Onu à New York. Invitée à commenter cette idée poussée par le patron du PS Olivier Faure, la secrétaire nationale a souligné que des «mairies écologistes l’ont fait depuis plusieurs mois», et appelé à poursuivre le mouvement lundi ou mardi en fonction des situations locales. «On est pour cette initiative bien sûr», a aussi assuré le député LFI Eric Coquerel sur France 3. En dépit des avertissements de Bruno Retailleau. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, et patron des Républicains, a fait valoir que «la justice administrative a ordonné (...) le retrait de drapeaux palestiniens du fronton de mairies, au motif qu’ils portaient gravement atteinte au principe de neutralité des services publics». Et d’exhorter à «ne pas importer le conflit du Proche-Orient». Son ministère a demandé aux préfets de s’opposer au pavoisement des mairies et autres édifices publics lundi, en saisissant la justice administrative. Ainsi le tribunal de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) a ordonné samedi à la mairie de Malakoff (Hauts-de-Seine) de retirer de son fronton un drapeau palestinien, déjà hissé. En vain, la maire communiste Jacqueline Belhomme, faisant savoir qu’elle ne comptait ni interjeter appel ni retirer le drapeau avant mardi. Pour le patron des députés PS, Boris Vallaud, le ministre «se trompe d’interprétation juridique», relevant qu’après les attaques meurtrières du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre 2023, «des mairies ont hissé à juste raison le drapeau israélien», et «qu’il y a aussi des drapeaux ukrainiens» sur certains édifices. Quant à Olivier Faure, il a profité d’une marche à Paris dimanche en soutien aux Palestiniens pour accuser M. Retailleau de ne «pas avoir digéré» la décision d’Emmanuel Macron de reconnaitre la Palestine. Maires divisés Reste que tous les maires, mêmes socialistes, ne seront pas alignés. Laurent Cathala (Créteil, Val-de-Marne) estime que «la première de ses responsabilités doit être de préserver la cohésion sociale au sein de la commune», et ne suivra pas l’appel d’Olivier Faure. Son homologue Mathieu Hanotin (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) hissera au contraire le drapeau pour la journée de lundi, arguant qu’il «ne s’agit pas d’un acte militant de longue durée qui viendrait finalement à changer la nature du bâtiment municipal», quand le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane a annoncé à La Tribune Dimanche qu’il entendait déployer des drapeaux palestiniens et israéliens. A Brest la mairie, qui arbore le drapeau ukrainien depuis 2022, a choisi une solution alternative et illuminera lundi le bâtiment aux couleurs du drapeau palestinien. Des choix aux antipodes du Rassemblement national, le député de l’Oise Philippe Ballard accusant sur France 3 les édiles ayant prévu d’arborer le drapeau palestinien de «communautarisme de bas étage». «C’est illégal», a sobrement commenté son collègue de groupe Jean-Philippe Tanguy sur le plateau de Questions politiques (France inter/francetv/Le Monde). Même écho du côté du vice-président de LR François-Xavier Bellamy, qui a estimé dimanche sur BFMTV qu’il fallait que les maires qui hissent le drapeau palestinien «soient condamnés». «Un drapeau sur le fronton d’une mairie n’a jamais tué personne alors qu'à l’inverse à Gaza l’armée israélienne tue tous les jours», a répliqué Marine Tondelier dimanche après-midi au rassemblement parisien, dénonçant des polémiques «indécentes». Quant à Renaud Muselier, président du parti macroniste Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il a prévenu dans le Figaro qu’il déploierait une vingtaine de drapeaux français, en réponse à ce qu’il qualifie de «calculs politiques». Sami ACEF © Agence France-Presse -
Après l'incursion d'avions russes en Estonie, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir lundi en urgence
Tallinn - Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit lundi à l’appel de l’Estonie, après l’incursion d’avions russes dans l’espace aérien de ce pays, Donald Trump assurant que Washington aiderait à défendre la Pologne et les pays baltes en cas d’escalade de Moscou. Vendredi, trois avions de combat russes sont entrés dans l’espace aérien estonien et y sont restés pendant 12 minutes, déclenchant des protestations de l’Otan et de l’Union européenne contre une nouvelle «provocation» russe tandis que Moscou a démenti toute violation. Le Conseil de sécurité se réunira en urgence lundi «en réponse à la violation flagrante de l’espace aérien estonien par la Russie», a annoncé le ministère estonien des Affaires étrangères dans un communiqué. Cette incursion intervient après que la Pologne, également membre de l’Otan, a signalé début septembre que des drones russes avaient violé à plusieurs reprises son espace aérien lors d’une attaque contre l’Ukraine. Varsovie a condamné une «agression». Dimanche, le président américain a assuré que les Etats-Unis participeraient à la défense de la Pologne et des pays baltes si la Russie intensifiait son activité militaire dans la région. A la question d’un journaliste lui demandant s’il aiderait à défendre ces quatre pays membres de l’Otan si la Russie accélérait encore ses actions dans la région, il a répondu «oui, je le ferais, je le ferais». Les relations parfois amicales entre M. Trump et le président russe Vladimir Poutine semblent s'être détériorées, ce dernier poursuivant son invasion de l’Ukraine malgré les efforts de paix déployés par le dirigeant américain. A l’issue d’une visite officielle au Royaume-Uni jeudi, M. Trump a déclaré que M. Poutine l’avait «vraiment laissé tomber» en poursuivant la guerre, qui en est maintenant à sa quatrième année. «Nous n’aimons pas cela» Les puissances occidentales ont averti la Russie qu’elle jouait avec le feu en pénétrant à plusieurs reprises dans l’espace aérien de l’Otan, dont les membres ont conclu un pacte d’assistance mutuelle en matière de défense. Lors de l’incident dans l’espace aérien estonien, des chasseurs F-35 italiens rattachés à la mission de soutien de la défense aérienne de l’Otan dans les Etats baltes, ainsi que des avions suédois et finlandais, ont été dépêchés pour intercepter les avions russes. Après une question lui demandant s’il avait été informé de la situation en Estonie, Donald Trump a répondu par l’affirmative et a ajouté : «Nous n’aimons pas cela.» Ce ton contraste avec sa réaction à l’intrusion dans l’espace aérien polonais au début du mois, qu’il avait qualifiée d’"erreur possible». La réunion de lundi aux Nations unies marque la première fois en 34 ans d’adhésion de l’Estonie à l’ONU que ce membre de l’Union européenne et de l’Otan, fervent partisan de l’Ukraine, demande officiellement la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a déclaré que cette violation s’inscrivait «dans le cadre d’une escalade plus large de la part de la Russie, tant au niveau régional que mondial». «Ce comportement nécessite une réponse internationale», a-t-il insisté. © Agence France-Presse