
« Les marchés attendent une politique budgétaire plus active »
Qu’impliquent des taux d’intérêt bas pour la politique budgétaire à adopter en Europe ?
Les marchés anticipent que les taux vont rester bas, sinon ils ne seraient pas disposés à prêter à des conditions aussi favorables pour de si longues périodes. Les taux d’intérêt sur les dettes publiques démontrent par ailleurs que, d’une certaine façon, les acteurs privés attendent des Etats une politique budgétaire plus active, car ils sont le signe d’un manque d’opportunités d’investissements privés. Je pense qu’il y a un fort aspect structurel derrière le niveau des taux, lié notamment à l’excès d’épargne mondiale. S’ils étaient toutefois amenés à remonter ces prochaines années, alors la consolidation budgétaire deviendra une nécessité. Cela ne poserait pas pour autant un risque immédiat sur la soutenabilité de la dette des Etats si ceux-ci optent aujourd’hui pour un endettement à des maturités longues. Cette éventualité ne change donc rien à la politique d’investissements qui doit être appliquée maintenant dans chacun des Etats membres, le vrai risque étant bien de recourir trop tôt à de l’austérité.
Un lien peut-il être fait entre les réformes structurelles demandées par Bruxelles et les pourparlers qui vont s’engager sur les règles budgétaires européennes ?
Oui, et ce lien pourrait constituer un futur espace de compromis. Si la nature des réformes qui doivent être prévues dans le cadre du plan de relance européen demeure floue, il y a une volonté claire chez les « frugaux », en particulier les Pays-Bas et l’Allemagne, de voir la France et les pays du Sud abaisser leurs déficits structurels. Il n’y a, du reste, pas nécessairement de contradiction entre la mise en œuvre de ce type de réformes et une vraie politique de relance budgétaire. La réforme des retraites envisagée en France permettrait par exemple de faire des économies sur le long terme. Il faut toutefois prévoir des réformes qui soient politiquement acceptables. Les crises à répétition du système politique en Italie limitent le champ des possibles.
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Trajectoire. Le 19 janvier, l’Etat fédéral américain a officiellement atteint le plafond de dette autorisé en décembre 2021 par le précédent Congrès, soit 31.381 milliards de dollars. Depuis 1960, le Congrès a relevé le plafond soixante-dix-huit fois. Quarante-neuf de ces augmentations ont été mises en œuvre sous des présidents républicains et vingt-neuf sous des présidents démocrates, selon le Council on Foreign Relations (CFR). Dans deux courriers successifs adressés au Congrès les 13 et 19 janvier, la secrétaire au Trésor Janet Yellen a précisé les « mesures extraordinaires » qui vont être utilisées dans l’attente de cette autorisation, essentiellement la suspension des émissions de dette destinées à financer divers régimes de retraite pour les fonctionnaires. Elle a indiqué qu’il était « peu probable » que les liquidités et mesures extraordinaires soient épuisées avant début juin, sans être en mesure de donner une échéance plus précise avant mi-avril, date à laquelle le Trésor pourra évaluer l’état des recettes fiscales.
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