Les liquidités sont plus risquées que les placements boursiers

L’inertie culturelle qui pousse les investisseurs à rester principalement ou entièrement sur des liquidités doit être remise en question.
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 -  Kevin Schneider de Pixabay<br/>

Il est plus risqué de détenir des liquidités que d’investir en bourse. Cette affirmation semble audacieuse compte tenu des fluctuations des marchés au cours des dernières semaines. Mais, en plus d’être une conviction forte, les données le confirment. Par exemple, en plaçant leurs liquidités dans des livrets d’épargne plutôt que sur le marché boursier, les ménages britanniques sont passés à côté de plus de 500 milliards de livres en dix ans, soit près de 20 % du PIB britannique qui auraient pu être dépensés dans l'économie ou investis dans les entreprises.

Évidemment, les liquidités ont un rôle à jouer lorsque l’horizon temporel est court ou pour constituer un fonds de réserve et il ne s’agit pas ici de diminuer la valeur des liquidités dans ce sens. Mais ce qui mérite d'être remis en question, c’est l’inertie culturelle qui pousse les gens à rester principalement ou entièrement en liquide lorsqu’ils disposent de montants d'épargne importants ou d’un horizon à plus long terme.

L’inflation sous-estimée

Les liquidités ne sont pas sans risque. 10.000 livres il y a 10 ans seront toujours 10.000 livres aujourd’hui. Mais, en raison de l’inflation, cette somme ne correspond plus au même pouvoir d’achat. Des biens et services d’une valeur de 10.000 livres à la fin de 2014 auraient coûté environ 13.500 livres à la fin de 2024. Or, si les épargnants reçoivent de multiples avertissements lorsqu’ils achètent des produits financiers, à la demande des autorités de régulation, aucun message ne les met en garde face aux effets de l’inflation.

Investir en bourse comporte des risques. Au cours des 53 dernières années, le marché boursier mondial a chuté d’au moins 10 % au cours de trente et une d’entre elles, pour les investisseurs en livres. Des baisses de 20 % se sont produites environ une fois tous les cinq ans. Mais, même en tenant compte de ces chutes désagréables, la Bourse a été génératrice de richesse. Sur l’ensemble de cette période, le marché mondial a enregistré un rendement de 11,4 % par an, soit bien plus que le taux d’inflation de 4,8 %.

En réalité, le risque n’est pas de perdre de l’argent à court terme mais plutôt de ne pas atteindre ses objectifs à long terme, qu’il s’agisse d’une retraite confortable, de l’achat d’une maison, d’apporter un soutien financier à ses enfants ou simplement de s’assurer que son épargne suit le rythme de l’inflation. En quelque sorte, le risque est de ne pas prendre assez de risques.

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