Les dirigeants d’Apax Partners LLP monétisent leurs investissements

Le fonds Apax Global Alpha compte lever 250 millions d’euros en Bourse pour racheter les participations personnelles des managers du fonds de private equity.
Alexandre Garabedian

Les dirigeants d’Apax utilisent le marché actions pour monétiser leur patrimoine. Apax Global Alpha boucle aujourd’hui une introduction en Bourse destinée à lever l’équivalent en sterling de 250 millions d’euros, avant une première cotation prévue le 15 juin. La stratégie d’investissement de ce nouveau fonds est pour le moins originale: elle consistera à racheter PCV Lux et ses filiales, un véhicule d’investissement créé en août 2008 par certains associés d’Apax Partners LLP, la branche londonienne de la société de private equity, issue de la fusion des activités américaines et européennes (hors France) du groupe.

Les fonds de capital investissement ont depuis longtemps exploré la voie de la Bourse pour élargir leur base d’investisseurs et avoir accès à du capital permanent. A commencer par Altamir en France. Mais ce dernier investit exclusivement aux côtés ou par l’intermédiaire des fonds Apax Partners France et Apax Partners LLP. Global Alpha donne accès à une autre sorte d’investissement. Si une partie du portefeuille des actifs de PCV est constituée de lignes dans des fonds d’Apax, la majorité provient de prises de participations constituées par des managers du groupe à titre personnel, dans des sociétés où les fonds Apax n’ont eux-mêmes pas investi.

Dans le portefeuille de PCV, on trouve ainsi des participations en dette ou en actions dans une place de marché américaine de location d’appartements, Rentpath, dans un spécialiste chinois du recrutement, Zhaopin, ou dans la chaîne de pubs britannique Spirit Pub. La holding revendique, au 31 mars 2015, un actif net (non audité) de 611,1 millions d’euros. D’août 2008 à fin 2014, elle affiche une création de valeur moyenne de 11,3% par an, mesurée par la progression de l’actif net par action.

Ce mélange des genres peut susciter des questions sur les conflits d’intérêts entre les investisseurs des fonds Apax «classiques» et ceux de Global Alpha. Dans son prospectus, le véhicule souligne qu’il donne accès à des types d’investissement aujourd’hui interdits aux fonds de private equity d’Apax, comme les actions cotées ou la dette. Les managers garderont 26,8% du capital, et ne pourront commencer à céder leurs titres qu’au bout de la sixième année.

Enfin, cette structure originale a malgré tout convaincu quatre institutionnels – Lexington Partners, Silverhorn, Investec et Witan – d’apporter des engagements de souscription de 135 millions d’euros, moyennant une commission de 2%.

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