
Les capital-investisseurs fourbissent leurs armes pour lever des fonds
Après trois années de silence, les gérants de capital-investissement s’activent à nouveau pour collecter des capitaux. Le redémarrage du marché des LBO leur a permis de céder plusieurs actifs et, par ce biais, de retourner de l’argent à leurs investisseurs – une phase indispensable pour les convaincre de souscrire aux prochains véhicules.
Mais il y a un avant et un après-crise. Les objectifs de collecte sont proches, voire inférieurs aux montants atteints par les fonds de la génération précédente – alors que dans les années 2004-2007, les écarts «intergénérationnels» allaient parfois du simple au double.
En France, plusieurs sociétés de gestion sont en phase de commercialisation. Astorg Partners vise ainsi entre 800 millions et un milliard d’euros pour son fonds V, alors que le IV avait été clos à 800 millions. De son côté, Apax Partners s’est fixé un objectif d’environ 700 millions d’euros pour son 8ème fonds, contre 900 millions pour Apax France VII, qui comprenait une part de levée via le véhicule coté Altamir-Amboise.
Les gérants doivent redoubler d’effort pour attirer des investisseurs rendus méfiants – d’autres ayant même disparu ou été rachetés. «Nous devons élargir notre prospection vers l’Asie. Dans le fonds IV, 75% de nos investisseurs étaient européens et 25% des Etats-Unis. Mais environ 20% d’entre eux (soit 7) ne reviendront pas: il s’agit de fonds de fonds qui n’ont pas réussi à lever de nouveaux capitaux, de deux banques qui se sont fait racheter et de deux compagnies d’assurance qui anticipent les effets de Solvabilité 2», expliquait mardi Christian Couturier, associé chez Astorg, lors d’une conférence Mergermarket sur le M&A.
De nombreux investisseurs devraient en effet réduire leur allocation au private equity en raison des contraintes réglementaires. Enfin, «les investisseurs américains se réorientent vers l’Amérique latine», explique Christian Couturier.
La capacité à attirer des fonds devient alors vitale. Certains gérants midcaps ont ainsi constitué leur propre équipe de placement – une stratégie traditionnelle dans les grandes firmes internationales. «Cela permet de maintenir en permanence une plus grande proximité vis-à-vis des investisseurs et de mieux concentrer ses efforts dans le cadre d’une levée de fonds», a déclaré Gilles Mougenot, président d’Argos Soditic, qui vient de lancer la levée de son fonds VI pour «un montant significativement plus important» que les 275 millions d’euros levés en 2006.
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